Tame Impala est un peu le genre de groupe que certains suivent depuis des années et considèrent comme le renouveau de tout un genre: le rock psychédélique. Pour les uns c’est « la meilleure formation actuelle », pour d’autres, c’est un peu « Pink Floyd et Yes en plus jeune », un groupe qui fait du neuf avec du vieux. Autant dire que la sortie du nouvel album des Australiens n’est pas passée inaperçue. Presque 2 mois après sa sortie, qu’en retient t’on finalement? Currents est sorti en plein milieu de l’été, en pleine canicule même, et il a apporté un vent de fraicheur bienvenu. Vent de fraicheur car renouvellement d’un groupe qui voulait sortir de sa catégorie « Poids lourds du rock psychédélique » pour explorer de nouvelles perspectives sonores, et aussi- et surtout- vent de fraicheur car de ce renouvellement est sorti un son différent, savant mélange de funk et d’électro, mais ne reniant ni la réverb ni le psychédélisme un peu fou inhérent au groupe de Kevin Parker. Kevin Parker, qui semble désormais bien loin des riffs de guitares, tant les synthés ont la part belle sur cet album. Exit les accords s’étirant sur des minutes entières, place aux boucles de synthéthiseurs et aux modulations quasi oniriques. Toutefois, même si ce changement aurait pu annoncer un calme plat sur l’album, loin s’en faut. Currents, on l’a compris, romps avec les premiers Tame Impala. Mais cette rupture est-elle réussie? Indéniablement. On est accueilli d’emblée par les presque 8 minutes de Let It Happen, qui bien que tournant dans nos oreilles depuis quelques temps déjà est toujours la bienvenue. A travers une surabondance de synthéthiseurs, Tame Impala accueille l’auditeur dans un nouvel univers musical, plus pop et onirique, qui va parfois chercher des inspirations dans bien d’autres genres, comme en témoigne...
Rolo Tomassi : Grievances...
posted by Pierre-Elie
Très souvent, quand le mot « Hardcore » est lancé, on s’imagine de la musique techno à 200bpm ou bien des groupes de metal chevelus hurlant de manière incompréhensible dans leurs micros devant un public démontrant sa maitrise du karaté aérien à grand renforts de mandales dans le faciès de leurs voisins (dans la bonne humeur, bien évidemment). Toutefois, si Rolo Tomassi entre dans la 2ème catégorie, il serait bien difficile de leur donner pour seule étiquette celle du Hardcore, car la formation anglaise introduit dans ses compositions des envolées jazz et progressives qui apportent à cette musique réputée plutôt brutale un coté plus touchant. Une main de velours dans un gant de fer, somme toute. Avec Grievances, leur 5ème album, Rolo Tomassi brouille encore un peu plus les pistes et affirme sa singularité. Entre les envolées lyriques puissantes de la chanteuse Eva Spence, les hurlements possédés de son frère James et des riffs acérés de guitares, on se retrouve face à un album d’une surprenante complexité, qui sort des sentiers battus. Le ton est donné dès l’introduction, avec le puissant Estranged, qui attaque d’office sans la moindre fioriture. Nul doute, les inspirations Hardcore sont bien présentes, mêlées à de soudains passages d’accalmie instrumentaux. Et ces changements soudains d’ambiances sont monnaie courante sur l’album, que ce soit sur Raumdeuter, dont le tempo bien plus calme et le chant clair d’Eva Spence invitent plus à la contemplation qu’au headbanging brutal, ou encore sur Opalescent, qui se rapproche plus du jazz-rock que du metal à l’ancienne, et qui est par ailleurs l’un des morceaux sur lequel la voix de la chanteuse se fait envoutante et apaisante, soutenue par un bel arpège de guitare. C’est justement ce mélange d’ambiances permanents, entre chant clair, hurlements et passages instrumentaux qui fait...
Thundercat : The Beyond / Where the Giants Roam...
posted by Pierre-Elie
S’il est bien un nom à retenir dans le domaine du Jazz ces 5 dernières années, c’est bien celui de Thundercat. Très proche de Flying Lotus et consorts, il s’est déjà distingué par deux albums de grande qualité, alliant soul, jazz, funk et hip-hop dans un savoureux mélange. Après s’être fait entendre sur To Pimp A Butterfly de Kendrick Lamar cette année, Thundercat nous balance un projet surprise, un EP 6 pistes, qui est une merveilleuse introduction à l’esprit chill et tranquille des vacances: The Beyond / Where the Giants Roam Question invités, Thundercat s’est contenté du meilleur: Flying Lotus, le violoniste Miguel Atwood-Ferguson, ainsi que le saxophoniste Kamasi Washington sont de la partie, rejoint par l’un des pères fondateurs du jazz: Herbie Hancock. Cette fine équipe nous fait voyager dans un univers sonore à la fois onirique et chaleureux, dans lequel les lignes de basses règnent en maîtres et où le chant s’allie avec une subtilité touchante aux instruments. The Beyond / Where the Giants Roam est un fantastique voyage qui, du tubesque Them Changes avec sa ligne de basse groovy et son piano qui semble provenir d’une autre planète au lancinant Where The Giants Roam / Field of the Nephilim, semble n’avoir qu’un seul but: nous rappeler que le groove ne meurt jamais. Mention toute particulière à l’incroyable Lone Wold and Cub, dont l’arpège de cordes mêlé aux percussions atmosphériques soutient la voix de Thundercat, habillée d’un effet d’écho qui renforce cette impression d’écouter une musique venant d’une autre dimension. Et la simple performance d’Herbie Hancock sur les deux dernières minutes du morceau vaut à elle seule l’écoute du projet. Une belle surprise que cette livraison expresse de Thundercat donc. Alliant electro, soul et funk comme lui seul sait le faire, le...
Degiheugi – Endless Smile...
posted by Pierre-Elie
Du Hip-Hop au Jazz en passant par la variété française, les influences musicales de Degiheugi sont nombreuses et son nouvel album devrait en surprendre plus d’un: une fascinante et changeante collection d’univers … Les KissBankers patientaient depuis plus de 2 mois, Endless Smile, le nouvel album de Degiheugi pointe enfin le bout de son nez et leur attente sera sans aucun doute à la hauteur de leur espérance. Avec plus de 208 KissBankers il n’aura fallut que 45 jours à Degi pour récolter les 3000€ nécessaire au pressage et mastering de son nouvel opus. Ce qui confirme l’engouement suscité par cet album pour une communauté d’adeptes, qui ne cesse de grandir. Le beatmaker Lavallois nous propose un sixième album à la richesse musicale ahurissante. Une galette des plus diversifiée notamment grâce à l’originalité des samples utilisés, surement trouvés dans les fins fond du net ou dans les vieux cartons poussiéreux de collectionneur de vinyle. Avec des loops entrainantes et une bonne maitrise de la MPC, Degi nous livre un très bon album Hip-Hop , et ça fait plaisir ! Il nous assène des claques musicales tout au long de son projet en nous transportant aussi bien avec « Kolkata » et sa coloration asiatique envoutante ou temporellement en samplant un vieux tube de Patricia Carli de 1963 : La Découverte, titre éponyme de notre ami Levalois. Comme à son habitude Degiheugi n’hésite pas à bien s’entourer en invitant ses compères Ceshi, ou encore Ghostown. Il parsème habilement son album de featuring empêchant ainsi une certaine monotonie présente dans les albums uniquement instrumentaux. On retiendra notamment une très belle apparition de Ceshi dans A dreaded sunny day où l’univers de Degiheugi se marie parfaitement avec celui du rappeur Américain. Alors qu’on s’imagine déjà sur nos terrasses respectives,...
Snoop Dogg – Bush...
posted by Pierre-Elie
Si Snoop Dogg est bien doté d’un grand talent, c’est celui de se rire des genres et des styles, et de faire ce que bon lui semble. Après s’être perdu dans le reggae (avec plus ou moins de succès) et la funk, la superstar du Rap US prends la tendance à contre pied avec Bush, son nouvel album entièrement produit par Pharell Williams. Alors, pari réussi ou échec cuisant pour le Doggfather? L’alchimie Pharell-Snoop remonte à bien longtemps. En effet, les deux avaient déjà collaboré à plusieurs reprises durant la longue carrière de Snoop- on se rappelle notamment de Drop It Like It’s Hot, et de son C-Walk improbable- et ce n’est donc pas étonnant de retrouver Pharell aux manettes du projet. Toutefois, il est le seul et unique producteur, et ses retrouvailles avec Snoop sont plus funky que thug: pas des grosses basses, plutôt des rythmiques catchy et dansantes qui donnent plus envie de s’allonger dans un transat un cocktail à la main que d’aller faire un drive-by. Quid de Snoop alors? On l’avait déjà retrouvé égaré sur les terres du funk en 2013 avec 7 Days Of Funk (qu’on avait chroniqué ici), et nul doute que le bougre a souhaité prolonger son voyage. Moitié chantant, moitié rappant, le Doggfather pose son flow à son habitude, à l’aise et au calme, et s’accorde parfaitement avec les instrus de Pharell. On assiste au revival de rythmiques qu’on croyaient disparues depuis longtemps, avec un esprit décalé et gouailleur, classique à Snoop Dogg. Coté guests, les noms sont alléchants: Stevie Wonder, Charlie Winston, TI, Gwen Stefani, Kendrick Lamar (encore lui!) et Rick Ross viennent appuyer Snoop Doggy Dogg dans ses frasques, toujours avec mesure et bon goût. Le projet est donc de très bonne facture, les...
To Pimp a Butterfly: Puissant et prestigieux...
posted by Pierre-Elie
Après le succès de Good kid, m.A.A.d city, Kendrick Lamar était passé du stade de jeune rookie prometteur à celui de nouveau 2Pac (et on exagère à peine…). Le bougre ne s’était pas fait rare par la suite, enchainant les lives et les apparitions sur des projets des rappeurs de sa clique (et aussi chez les autres). 3 après le succès du premier album, Kendrick est de retour avec To Pimp a Butterfly. Nul doute: on est clairement face à quelque chose de prodigieux. Sous tous les points. On aurait pu vous faire une explication de texte piste par piste. On aurait pu se perdre en élucubrations techniques quand au flow de Kendrick. Mais ca n’aurait pas été rendre justice à l’un des albums les plus puissants du hip-hop de ces 10 dernières années. On savait Kendrick bien loin des préoccupations telles que le deal de drogues, la fortune amassée, ou encore le nombre d’armes possédées. On le savait plus proche d’un storytelling poussé, de belles instrumentalisations et d’un propos profond et social. Si Good kid m.A.A.d city (ré)introduisait ce concept, To Pimp a Butterfly en est le pinacle, la clé de voute. On se retrouve face à un album qui sublime toutes les inspirations de Kendrick: du funk à la soul, en passant par le jazz. La direction artistique est, il faut bien l’avouer, incroyable. De Flying Lotus à Snoop Dogg, en passant par Thundercat, George Clinton et Robert Glasper, les invités sont prestigieux, et s’intègrent parfaitement à cet univers créé par Kendrick. Musicalement, c’est un patchwork sonore qui n’est jamais ostentatoire, bien qu’un peu difficile d’accès parfois. Et il fallait bien une production aussi solide pour supporter les thèmes de l’album, à la fois forts et intemporels : la race et la...
The Summer Rebellion – Strength and Beauty...
posted by Loic
Un ovni parmi les dernières sorties chez nos disquaires : « Strength and Beauty » , sorti le 2 mars, album d’un groupe hors du commun. Nous ne savons pas si « Strength and Beauty » sont les petits noms qu’ils se sont donnés mais en tout cas cela défini bien leur musique. Car c’est une puissance phénoménale qui est déversée dans cette musique. Puissance qui vous décoiffe à la première écoute et ce dès la première chanson : « One Sextillionth of a Second Thought » . Le chanteur, beat-boxer et percussionniste David Koczij accompagne d’une voix caverneuse et gutturale le doux son de l’accordéoniste Arthur Bacon. Et ce n’est pas dénué d’un certain groove qu’Arthur fait balader ses doigts sur la centaine de touches composant son instrument en imitant parfois même du scratch. De plus nous pouvons sentir des influences tout à fait diverses chez ces 2 personnages. Ils naviguent sur leurs influences électroniques – dans « Room with a view » par exemple – tout en restant pourtant traditionnels et en explorant le rock, le blues, la pop à leur façon. Ils exploitent ainsi tous le potentiel de leurs instruments et créent tantôt des airs dramatiques – « Delirious » – tantôt des mélodies bien plus épiques, sur « Juliet » par exemple ou même les deux que nous pouvons entendre s’entremêler sur « Restless soul » . Il va sans dire que nous attendons de pied ferme que ce groupe plein de surprise se produise près de chez nous afin de vous en faire découvrir un peu plus sur eux. Mais pour patienter n’hésitez pas à consulter leur site pour découvrir leurs dates de concerts et...
Steven Wilson- Hand.Cannot.Erase...
posted by Pierre-Elie
S’il est un nom à retenir dans le rock progressif ces 10 dernières années, c’est bien celui de Steven Wilson. Leader du groupe Porcupine Tree, collaborateur et producteur sur les albums de groupes tels que Opeth, Pendulum ou Anathema, Steven Wilson s’est également illustré par des albums solos d’une grande qualité, à la fois beaux et profonds, dans lesquels il développe des thèmes teintés d’ésotérisme et de nostalgie. Hand.Cannot.Erase, son nouvel album, suit cet univers si cher à l’artiste, nous invitant cette fois ci à un voyage avec une ligne directrice autour d’un personnage central à l’album. L’album s’ouvre avec le morceau First Regret, dont le piano soutenu par des percussions très typées « musique électronique » réalise un prélude parfait au morceau suivant, 3 Years Older. Les riffs de guitares, le mellotron, le piano, la basse… tout rappelle la patte sonore classique de Steven Wilson, et on sa voix si particulière ravit toujours autant. Entre passages planants à la guitare acoustique, solos de mellotrons, lignes de basses puissantes et riffs acérés de guitare, Steven Wilson parvient à captiver l’auditeur durant ces 10 minutes que dure le morceau. Vient ensuite Hand Cannot Erase, sur lequel on assiste au retour de cette vibe électro-pop qui surprendra les fans de la première heure. Toutefois, passé l’introduction du morceau, les instruments reprennent la part belle, avec une ligne de synthé qui compose la structure du morceau et sur laquelle viennent se greffer les autres instruments. Perfect Life, dont la structure est cette fois-ci clairement d’inspiration electro-slowtempo, introduit la voix de la chanteuse Ninet Tayeb en conteuse d’histoire, et repose principalement sur des voix et du chant clair. Pas de guitares, tout n’est sur ce morceau que synthés en strates et assemblages de snares et de kicks. Steven Wilson démontre...
Retrospective 2014 – Notre Sélection Albums...
posted by Sam
Si 2013 aura été l’année des grosses productions, 2014 fut celle du nombre. Beaucoup de belles sorties nous ont garnit cette année. Dur de classer toutes ces belles choses, même si l’on regrette qu’aucun album n’est cloué le bec de toute l’équipe. Voici donc les 10 albums qui ont fait notre année. La sélection de la rédaction : Alt-J – This Is All Yours Le deuxième Alt-J est un disque rempli de tendresse, d’amour, d’espoir. En tant que rois du mastering, les trois amis livrent une production d’une parfaite, oscillant entre douceur et puissance. Le trio se fait plaisir en alterner les bases rythmiques toujours bien soignées, et on se retrouve face à un album dont une pleine écoute redevient la norme. Breton – War Room Stories On dit souvent qu’il est difficile d’égaler le premier album, mais il est encore plus difficile de le surpasser. Breton signe ici un album très complet et complexe, entre hymnes pop-rock et morceaux plus contemplatifs. Un must-have de 2014. Caribou – Our Love Caribou use à merveille de sa maitrise de la pop et de la techno pour combiner les genres. En résulte une parfaite alchimie, ponctuée par une série de tubes qui ont boosté l’année. Damon Albarn – Everyday Robots Leader de Blur, socle de Gorillaz, dispersé sur de nombreux projets… Damon Albarn est un artiste complet dont il manquait jusqu’à présent l’écriture d’un album solo, voilà qui est chose faite. Avec une simplicité déconcertante, Albarn crée de nombreuses atmosphères génialement produites et se livre à son publique en nous faisant voyager dans sa jeunesse. Flying Lotus – You’re Dead ! Si l’album est quelque peut difficile d’accès, il se...
Chill bump, un album, un concert...
posted by Loic
Après 4 EPs et quelques hors séries qui ont détonné sur la toile, Chill Bump a enfin sorti son premier album Ego Trip il y a tout juste un mois : le 4 novembre dernier et sera en concert dans une semaine à Grenoble, dans le fief de Little World Music ! Chill Bump c’est l’histoire de deux amis tourangeaux du collège qui, des années plus tard et après deux parcours différents mais pourtant complémentaires, en sont venus à donner en 2011 ce duo plein d’avenir. Bankal, le beatmaker, porté sur la prod. et les platines a remporté les titres de champion de France IDA 2010 et vice champion de France DMC 2010 et Pierre, aka MC Miscellaneous qui écrit et fait couler un flow de hip-hop ininterrompu au sein de Fumuj et en collaboration avec Doctor Flake. Ainsi depuis 2011 ce duo est hyper-actif : 4EPs rien que sur l’année 2012 et a fortiori téléchargeables à prix libre sur Bandcamp, au moins un clip par EP puis de nombreux concerts sur 2013 avant de finalement nous livrer leur premier album en cette fin d’année. L’album « Ego Trip » était vraiment attendu, il nous file vraiment un frisson ou disons pour leur rendre hommage la « chaire de poule », et se révèle d’une réelle finesse. On peut sentir les sons travaillés de la manière la plus fine. Tel un grand cuisinier, Bankal s’exerce sur ses boucles en mélangeant des sons de tous horizons, du clavecin à la sitar mais toujours avec un dosage maîtrisé, sans jamais écraser la voix, sans jamais en mettre de trop, simplement ce qu’il faut. Miscellaneous quant à lui est égal à lui-même et démontre encore une fois une aisance dans la maniement du hip-hop anglophone sans rester ô grand jamais monocorde...
Les albums de début 2014 (3/3) : les mastodontes...
posted by Sam
Suite et fin de notre trilogie faisant le point sur 15 albums sortit depuis le début de l’année. Pour ce chapitre final, on vous présente 5 albums d’artistes dont la renommée n’est pas plus à faire, et dont les albums portent beaucoup d’attention. Beck – Morning Phase (21 février – Capitol) Qualifié de génie du songwritting dans les années 90, l’américain Beck s’est fait plus discret ces derniers temps, enchaînant des petits projets peu médiatisés. 12 ans après Sea Change, Beck reprend sa carrière là où il l’avait laissé avec l’arrivée de Morning Phase. Dans la lignée de ses plus grands succès, cet album n’est pas fait pour danser, mais plutôt pour être contempler calmement. Beaucoup de parties sont instrumentales (Heart Is A Drum, Wave), même si la voix de Beck permet de sublimer certaines pièces, comme sur l’excellent Blue Moon. A mi-chemin entre le folk de Neil Young et les ambiances lunaires de Pink Floyd, Morning Phase va là où l’américain le veut, sans faire dans la démesure. Beck signe une belle surprise inspirée qui se dégage du paysage musical actuel. Il nous transmet également Blackbird Chain, un très beau titre, capable de figurer parmi ses meilleurs. Pharrell Williams – G I R L (3 mars – Columbia) Fort d’un succès énorme l’an passé (Daft Punk + Robin Thicke + le titre Happy), Pharrell Williams surfe sur la vague d’une reconnaissance mondiale. Longtemps connu pour son travail en collectif (producteur avec Neptunes, rappeur – chanteur avec NERD), l’américain se tourne désormais vers sa carrière solo en sortant son second album, G I R L. Jouant sur l’image funky qu’il s’est procuré grâce à Daft Punk puis Happy, Pharrell fait du Williams 2.0 en nous livrant un album homogène, mais tout de même porté par une série de bons titres se démarquant, Gust Of Wind (avec… Daft Punk) en tête, suivi par le foufou Hunter et le classieux Gush. Avec une production...
Les albums de début 2014 (2/3) : Les surprises...
posted by Sam
Deuxième volet de notre trilogie faisant sur le point sur 15 albums qui ont déjà marqué 2014. Après vous avoir présenté 5 artistes sortant leur premier album, voici 5 albums qui surprennent en prenant à contre-pied l’auditeur, en bien, mais aussi en mal. Gramatik – The Age Of Reason (25 janvier – Lowtemp) Avec The Age Of Reason, Gramatik semble s’attaquer à de nouveaux horizons. Conscient de marcher sur des œufs en s’attaquant avec son dubstep, forcé de tendre inlassablement vers des sons commerciaux, le slovène arrive à sortir de ce piège avec l’adresse et la diversité qu’on lui connait depuis un petit moment. Nourri de solos de guitare blues, The Age Of Reason crée la passerelle idéale entre dubstep originel, inspiré de dub et de garage, et le coté brostep à la Skrillex. Le titre Bluestep est surement le meilleur exemple de ce que crée Gramatik, l’explication n’étant pas très dure à trouver. L’album est riche, et on a le privilège de varier les plaisirs avec des morceaux comme Obviously, Prime Time ou Expect Us, ce dernier nous rappelant fortement le style de son ami GriZ, avec qui Gramatik promeut une musique libre, dans tout les sens du terme. Breton – War Room Stories (3 février – Believe Recordings) Après l’excellent premier jet Other People’s Problems réalisé dans une ancienne banque londonienne, Breton s’est exporté à Berlin pour fabriquer War Room Stories. Ce changement de lab – comme ils aiment l’appeler – influence considérablement le son de ce second opus, mais n’enlève en rien la qualité des productions du quatuor anglais. Un des grands changements, c’est l’apparition d’éléments ayant une place centrale dans l’album, notamment un ensemble de violons sublimant certains morceaux comme Closed Category ou Fifteen Minutes, qui sont certainement les deux pièces les plus chargées en émotion de ce LP. Les anglais ont enrichi leur musique, et délaissent une partie de leurs ordinateurs au profit d’instruments variés,...
Les albums de début 2014 (1/3) : Les premiers pas...
posted by Sam
Les projets respectifs des différents membres de Little World Music nous ont empêché de maintenir un site productif ces derniers mois. Pour remédier à ces absences, nous vous présentons 15 albums sortient dans le premier tiers de 2014, décomposés en une trilogie. Le premier volet se concentre sur 5 artistes présentant leur premier album. Fauve – Vieux Frères – Partie 1 (3 février – Fauve Corp) Difficile de passer à coté du phénomène Fauve, omniprésent depuis un an. L’album Vieux Frères – Partie 1 s’inscrit dans la progression logique de groupe, et suit la route tracée par l’EP Blizzard sortit l’an dernier. Et c’est pour cela qu’on y retrouve du bon et du mauvais. Bien qu’il soit loin de faire l’unanimité, il faut reconnaître que le style initié par le collectif , un espèce de spoken word accompagné d’instrus hip-hop minimalistes, renouvelle le paysage musical français pour grand public, qui manque de souffle. Le problème, c’est que le Fauve se piège lui-même, à trop vouloir jouer. C’est pourquoi cet album paraît trop lisse, sans vraiment de nouveauté, et tourne finalement rapidement en rond. On retient quand même quelques coups de mieux, sur des morceaux comme Infirmières ou Lettre à Zoé, où l’apparition de mélodies sauve la chose. La deuxième partie arrive pour la fin de l’année, mais on n’en attend plus grand chose, et c’est bien dommage. St.Lô – Room 415 (10 mars – La Mue Records) Certainement la meilleure découverte de ce début d’année, St.Lô, groupe américano-breton, nous offre leur premier album, l’auto-produit Room 415. Débordant de références riches et variées, la musique de St.Lô oscille entre hip-hop, blues, rock et electro. Chose surprenante sur le papier, la voix de Mezz Walidah, chanteuse – poète du groupe funk Brooklyn Funk Essentials, se marie à merveille avec la production d’anciens beatmakers du groupe de « slip-hop » Svinkels. La plupart de l’album est faite pour danser,...
City Circus
posted by Pierre-Elie
City Circus, c’est un subtil mélange entre des riffs à la Aerosmith, des solos aériens, des lignes de basses qui rappellent les Red Hot, un batterie qui claque et une voix féminine ultra accrocheuse. Formé à Genève en 2013, le groupe s’est fait connaître en jouant dans les bars, et c’est lors d’un concert au Chat Noir que je les ai découverts. En parallèle, un EP était sorti, composé de 4 titres , dans lesquels on va plonger de suite! On attaque avec Shiver, un bon morceau qui définit dès le départ l’identité sonore du groupe: du gros rock qui attaque sans être pour autant catégorisé comme « gueulard ». Entre riffs aiguisés et solos, la voix de la chanteuse se taille une part du lion sur ce morceau. Un son très classique, certes, mais tellement bien maîtrisé qu’il en devient mémorable. Le morceau suivant, Miss Cougar, s’ouvre avec une ligne de basse très groovy, qui pose une ambiance à la fois posée et électrique sur le morceau. Les guitares se font discrètes sur les couplets, et se joignent à la batterie sur le refrain, donnant un coté ultra péchu à l’ensemble. Clairement, mon coup de cœur sur l’ EP. Comme tout bon groupe de rock qui se respecte, City Circus nous offre également un beau morceau romantique, Soft Candy, qui est également téléchargeable sur Soundcloud. Ambiance arpèges et basse très smooth, jusqu’à ce que d’un seul coup un riff très accrocheur, sorti de nulle part, emporte le morceau dans une nouvelle dimension, appuyé par la batterie et soutenu par la voix de la chanteuse. Sublime. Enfin, le morceau éponyme, City Circus ,vient conclure l’EP d’une manière magistrale: des accords qui claquent, une basse qui tabasse, une batterie omniprésente et, une fois de plus, une chanteuse...
Chromeo- White Women
posted by Pierre-Elie
Bonne nouvelle pour les amateurs d’electro, de funk, et de sons dansants: le duo Chromeo, auteur entre autres du classique Night By Night, est de retour pour notre plus grand plaisir. Les Funklordz s’apprêtent à sortir le 12 mai leur 4ème album, White Women, et l’album a été mis en écoute libre sur Deezer. Après avoir écouté tous les titres, on a pu se faire un avis sur le disque. Alors, ça vaut le coup ou pas? Globalement, oui! Entre lignes de basses et riffs de guitare appuyés par des synthés, l’album est une agréable surprise, plus accessible que ses prédécesseurs, car porté par de véritables hits tels que Over Your Shoulder ou Jealous (I Ain’t With It) qui lient l’ensemble musical. On retrouve la touche très funky dans les rythmes et les effets sonores qui donnent envie de se déhancher dans son salon ou au milieu de centaines de personnes. De très belles surprises sont en rendez vous sur cet album, mais la préférence va tout de même au sublime Come Alive, avec un beau featuring de Toro Y Moi et un clip assez… particulier. Les guests de marque sont au rendez vous, une fois de plus. On a déjà cité Toro Y Moi, mais on retrouve également Ezra Kroenig et Solange. Seulement 3 guests, certes, mais qui sont très bien intégrés a l’album, chose rare! Et outre de beaux morceaux, on retrouve également de grands moments de funk et de pop, en particulier sur le morceau Fall Back 2 U, avec son solo de saxo et son refrain en onomatopées, et aussi sur Ezra’s Interlude et sa mélodie au piano. Ça sonnerait presque Michael Jackson par moments, tout en conservant cette touche très fraiche et innovante qu’on apprécie chez Chromeo. Ce...