Thundercat : The Beyond / Where the Giants Roam

S’il est bien un nom à retenir dans le domaine du Jazz ces 5 dernières années, c’est bien celui de Thundercat. Très proche de Flying Lotus et consorts, il s’est déjà distingué par deux albums de grande qualité, alliant soul, jazz, funk et hip-hop dans un savoureux mélange. Après s’être fait entendre sur To Pimp A Butterfly de Kendrick Lamar cette année, Thundercat nous balance un projet surprise, un EP 6 pistes, qui est une merveilleuse introduction à l’esprit chill et tranquille des vacances: The Beyond / Where the Giants Roam

Question invités, Thundercat s’est contenté du meilleur: Flying Lotus, le violoniste Miguel Atwood-Ferguson, ainsi que le saxophoniste Kamasi Washington sont de la partie, rejoint par l’un des pères fondateurs du jazz: Herbie Hancock. Cette fine équipe nous fait voyager dans un univers sonore à la fois onirique et chaleureux, dans lequel les lignes de basses règnent en maîtres et où le chant s’allie avec une subtilité touchante aux instruments.

The Beyond / Where the Giants Roam est un fantastique voyage qui, du tubesque Them Changes avec sa ligne de basse groovy et son piano qui semble provenir d’une autre planète au lancinant Where The Giants Roam / Field of the Nephilim, semble n’avoir qu’un seul but: nous rappeler que le groove ne meurt jamais. Mention toute particulière à l’incroyable Lone Wold and Cub, dont l’arpège de cordes mêlé aux percussions atmosphériques soutient la voix de Thundercat, habillée d’un effet d’écho qui renforce cette impression d’écouter une musique venant d’une autre dimension. Et la simple performance d’Herbie Hancock sur les deux dernières minutes du morceau vaut à elle seule l’écoute du projet.

Une belle surprise que cette livraison expresse de Thundercat donc. Alliant electro, soul et funk comme lui seul sait le faire, le musicien pose une fois de plus sa marque de fabrique, en proposant un album complexe sans être difficile à appréhender, porté par une voix d’une clarté assez rarement atteinte dans le genre. En tout cas, ce quart d’heure passe bien trop vite, et on attend avec impatience la prochaine sortie du bougre!