En 2010, le duo Clipse composé de Pusha T et Malice rappait « Like wine, with time I get better ». Et quoi de meilleur pour parler du rap que quelques métaphores et comparaisons viticoles? Qu’on se le tienne pour dit, le rap français ne nous a jamais autant régalé de grands crus qu’en 2015, tant les vignerons du son ont su satisfaire jusqu’au plus exigeant des amateurs de bons disques. Entre le retour d’anciens sur le devant de la scène, l’émergence de nouvelles surprises, et les confirmations de ceux qu’on suit depuis déjà quelques années, il y avait évidemment de quoi se régaler. Et comme la musique, c’est comme un bon vin, ça s’apprécie avec le temps, quoi de mieux en cette période de premières fraicheurs hivernales qu’un petit retour en arrière sur les sorties rap qui ont marqué 2015. PNL: Le Monde Chico/ Que La Famille Probablement une des grosses surprises de l’année – de la décennie, selon certains- PNL a marqué 2015 avec Que La Famille d’abord, puis Le Monde Chico ensuite. On pourrait parler de l’incroyable story-telling développé par les deux frères, mais on ne le fera pas. On pourrait parler de l’utilisation folle de l’autotune, qui donne un peu d’humanité à des hommes dont le quotidien se résume à vendre de la drogue à de fameux clients, mais on n’extrapolera pas autant non plus. Au lieu de ça, on préfèrera se remettre – encore un fois- Le Monde ou Rien, car au final c’est tout ce qu’on veut. Vald: NQNT2 Même si tout a déjà été dit, ça ne fera pas de mal d’enfoncer un peu plus le clou. Oui, Bonjour est incroyable. Non, personne n’a vraiment compris le message derrière Selfie, et oui, Vald n’est qu’un poisson perdu dans...
Snoop Dogg – Bush...
posted by Pierre-Elie
Si Snoop Dogg est bien doté d’un grand talent, c’est celui de se rire des genres et des styles, et de faire ce que bon lui semble. Après s’être perdu dans le reggae (avec plus ou moins de succès) et la funk, la superstar du Rap US prends la tendance à contre pied avec Bush, son nouvel album entièrement produit par Pharell Williams. Alors, pari réussi ou échec cuisant pour le Doggfather? L’alchimie Pharell-Snoop remonte à bien longtemps. En effet, les deux avaient déjà collaboré à plusieurs reprises durant la longue carrière de Snoop- on se rappelle notamment de Drop It Like It’s Hot, et de son C-Walk improbable- et ce n’est donc pas étonnant de retrouver Pharell aux manettes du projet. Toutefois, il est le seul et unique producteur, et ses retrouvailles avec Snoop sont plus funky que thug: pas des grosses basses, plutôt des rythmiques catchy et dansantes qui donnent plus envie de s’allonger dans un transat un cocktail à la main que d’aller faire un drive-by. Quid de Snoop alors? On l’avait déjà retrouvé égaré sur les terres du funk en 2013 avec 7 Days Of Funk (qu’on avait chroniqué ici), et nul doute que le bougre a souhaité prolonger son voyage. Moitié chantant, moitié rappant, le Doggfather pose son flow à son habitude, à l’aise et au calme, et s’accorde parfaitement avec les instrus de Pharell. On assiste au revival de rythmiques qu’on croyaient disparues depuis longtemps, avec un esprit décalé et gouailleur, classique à Snoop Dogg. Coté guests, les noms sont alléchants: Stevie Wonder, Charlie Winston, TI, Gwen Stefani, Kendrick Lamar (encore lui!) et Rick Ross viennent appuyer Snoop Doggy Dogg dans ses frasques, toujours avec mesure et bon goût. Le projet est donc de très bonne facture, les...