ASM – The Jade Amulet
Ça y est ! Après quatre ans sans trace de A State of Mind, le groupe britannico-canadien revient avec The Jade Amulet, un album aussi bien délicieux que novateur.
Un retour en force
Repéré par Wax Tailor il y a quelques années, ASM n’en est pas à son premier coup d’essai. Le groupe avait déjà sorti deux albums, Platypus Funk en 2010 et le très bon Crown Yard en 2011, puis plus rien.
Durant ces quatre dernières années, ASM a écumé les routes d’Europe, enflammant des scènes prestigieuses comme celles du Dour, Paleo ou Marsatac. Aux côtés de Wax Tailor, La Fine Equipe et Chinese Man, le groupe a pris le temps de mûrir un troisième projet pour le moins inédit.
Plus qu’un album, un concept
Comme beaucoup d’artistes actuels, on sent chez ASM la volonté de proposer bien plus qu’un « simple » album mais bel et bien un concept. Le groupe livre donc avec son dernier rendu une bande-dessinée, une bière artisanale ou des vidéos d’animation, autant de supports montrant leur détermination à encrer leur projet dans le temps et les esprits.
Cet opus diverge aussi des précédents par sa forme puisque ASM nous raconte, en 15 pistes, l’épopée de Shalim. Détenteur de la fameuse amulette de Jade depuis son plus jeune âge, Shalim, interprété par FP, nous entraine donc dans de folles péripéties aux couleurs musicales bien variées.
Les paysages sonores sont riches et dépaysant et les premières notes du projet posent les bases d’un opus aux multiples influences. En effet ASM compare son projet à un film où Tarantino serait le réalisateur, Ennio Morricone le compositeur, et Tribe Called Quest les acteurs, rien que ça !
Et le mashup est plutôt réussi, entièrement composé par Fade et The Black Chamber Orchestra, l’album ne contient aucun sample. Entièrement analogique, on sent comme un pied de nez à une ère où l’utilisation de plugins digitaux est monnaie courante.
Avec Green-T à la narration, Shalim rencontre au fil de l’album bon nombre de protagonistes dont la voix nous semble bien familière. Des guests se prêtent au jeu et on peut donc voir Liliboy de Deluxe, MF Doom et bien d’autres intervenir dans la quête de sens de notre ami Shalim. Les rencontres sont judicieuses, les rôles bien taillés, le casting a de la gueule !
C’est donc sur un lit de riff de guitare, de ligne de basse et accompagné par des cuivres charmeurs que Fade Green-T et FP nous concoctent un album à la sauce Western-Spaghetti. Ça sent super bon et si y’a du rab on est preneur !
Merci à Noé Béal pour la rédaction de cet article.