Interview – Bo Ningen (Eurocks 2015)

 
Dans le cadre d’un échange avec le gigantesque festival japonnais Summersonic, les Eurockéennes de Belfort ont accueilli trois artistes du pays de soleil levant : le classic-band The Bawdies, le beatmaker Seiho et les rockeurs Bo Ningen. Ce sont ces derniers qui nous ont le plus séduit. Proposant une musique progressive entre rock et métal, le quatuor présente une approche différente de celle que l’on retrouve en occident. Leurs diverses expérimentations scéniques les ont amené vers de haut-lieu du live (Coachella, SxSW…). On a rencontré le groupe dans son tourbus, un joli van tapissé de moquette noire et blanche zébrée…
 

Itv bo ningen photo

 
 

Quelle est votre ressenti à propos des Eurockéennes, du public, de votre concert ?
 
Taigen : Nous avons joué dans beaucoup de festivals en France mais celui-ci est particulièrement bon, le catering est incroyable, le son est énorme, et nous avons vraiment adoré le public d’aujourd’hui et la scène sur laquelle nous avons joué : c’était un réel plaisir.
 
Dans quelle mesure la musique européenne inspire-t-elle votre propre musique ?
 
Kohhei : Quand tu parles de l’Europe c’est quand même très vaste ! Nous sommes inspirés par la musique allemande des 70’s, il y a tout à apprendre de la musique des 70’s, même aujourd’hui. C’est ce que nous partageons avec le public.
 
Comment votre musique est-elle reçue au Japon ?
 
Taigen : Nous ne sommes pas encore aussi reconnu au Japon qu’au Royaume-Uni. Nous avons participé à de nombreux festivals au Japon mais c’est assez différent. Nous sommes tous japonais mais nous nous sommes rencontrés à Londres, nous avons formé le groupe à Londres, et nous venons de différentes parties du Japon.
Au Japon les gens écoutent généralement des groupes japonais, anglais ou américain; nous nous situons au milieu. Chaque fois que nous jouons au Japon nous essayons de briser les frontières : nous mêlons la musique locale à la musique du Royaume-Uni, des États-Unies ou d’Europe. L’industrie de la musique est différente, le background est différent, le public différent, les festivals différents mais nous essayons d’utiliser les « plus » de chacun.
 
Vous jouez en Amérique, en Australie ?
 
Taigen : Oui on a joué dans deux festivals australiens, un à Sugar Mountain et le Big Day Out ; et on a joué aux U.S.A quatre fois dans des gros festivals au sud ouest. C’est toujours fascinant de jouer avec les américains, on peut utiliser la langue anglaise mais de façon totalement différente par rapport au Royaume-Uni ou en Europe. Il y a toujours quelque chose de différent et de nouveau.
 

 
Quelle est la différence fondamentale entre le public japonais et le public français ? Beaucoup de gens en France aiment le public japonais.
 
Taigen : Oui, une partie du public français aime la musique et la culture japonaise.
Je pense que le public japonais est fondamentalement poli, concentré, calme. Écouter de la musique est quelque chose d’important, pas uniquement une occasion de boire un verre en regardant un groupe. Quand on écoute de la musique au Japon, on se concentre sur la musique. On apprécie beaucoup le public français, mais c’est très différent.
 
Quel serait votre groupe français préféré ?
 
Taigen : Personnellement Magma et Gong.
 
Kohhei : Brigitte Fontaine, elle a fait un album avec des jazzman de Chicago, 3 groupes de jazz.
 
On connait bien sûr Brigitte Fontaine, mais pour nous c’est de la musique hyper traditionnelle…
 
Kohhei : Oui c’est sûr mais elle a fait cet album expérimental avec ces jazzman et également la bande originale d’un film « La distance de Sophie » ou quelque chose comme ça, un très bon album.
 
Qu’est-ce que vous écoutez sinon en dehors de ces noms ?
 
Yuki : Beaucoup de Rock mais aussi du disco américain, il est bon !
 
Kohhei : J’aime personnellement la guitare brésilienne Bossa.
 
Taigen : Je vais choisir quelque chose du Royaume-Uni car quand je suis venu m’installer à Londres, j’ai été tellement déçu par la musique, particulièrement le Rock. Puis il y a eu le dubstep dans les clubs dans les années 2005/2006 et là, j’étais heureux d’être à Londres. Cette musique est excitante. Je n’aime pas particulièrement mais les groupes que l’on écoute dans les clubs avec beaucoup de basses : une grande source d’inspiration !
 
 
Nous remercions l’équipe de presse Ephelide pour nous avoir permis de réaliser cette interview ainsi que l’agent de presse du groupe.