BO Avril 2015

Seulement 4 mois après ses débuts, 2015 possède déjà plus de grandes perles que son prédécesseur. Avril n’échappe pas à la règle, et nous offre de belles pépites pour tous les gouts, que vous écoutiez de la pop, du rap français ou US, de l’electro posée ou expérimentale.

 

Blur, le retour de la Britpop

Voilà plusieurs années qu’un retour de Blur dans les bacs était envisageable. C’est à Hong Kong que la troupe à Damon Albarn a enregistré le successeur de l’excellent Think Tank. Après 13 longues années, voici donc The Magic Whip, album que la génération Britpop a longtemps languit. Les membres de Blur ont évolué depuis leurs précédents opus, particulièrement Damon, qui a n’a pas pris beaucoup de temps pour se reposer. Entre Gorillaz, ses projets solo, ses projets africains, ses productions, le britannique a accumulé les expériences, et s’en est servit pour créer ce nouvel album, qui se montre d’une grande variété dans sa production. On y retrouve des titres rappelant le Blur de la grande époque (Go Out, Lonesome Street), mais aussi d’autres inspirés par une atmosphère digne de Gorillaz (Thought Is Was A Spaceman, New World Towers). On est également pas loin du récent Everyday Robots de Damon. Sans nous inonder de tubes, Blur sort un album réussit qui montre tout le talent et l’expérience des britanniques.

 

Superpoze, le petit devenu grand

Promis à un bel avenir depuis ses débuts dans l’électronique, Superpoze n’a, bien qu’il soit encore jeune, pas précipité son entrée dans la cour des grands. Le ticket pour y enter, c’est un premier album réussit qui concrétise les promesses tenues par l’artiste. Superpoze est allé plus loin : en plus de sortir 8 titres d’une grande classe, le caennais apporte une pléiade d’éléments qu’on ne trouvait pas dans sa discographie, à commencer par une éducation musicale qui était resté jusque là discrète. L’arrivée d’un piano sur la plupart des tracks de Opening rend la musique de Superpoze bien plus sérieuse, et accouche de titres magnifiques comme North ou Home Is Where I Am. Si cet album ne rencontrera probablement pas un grand succès commercial du fait de son orientation assez sombre et de sa courte durée, c’est néanmoins un immense succès d’estime, et une preuve irréfutable du talent de Superpoze.

 

Tyler The Creator dévoile son coté punky

Ces derniers, le rap US aime surprendre. Dernier coup d’éclat dans le genre, le Cherry Bomb de Tyler The Creator. Comme son acolyte Earl Sweatshirt, le pillier de Odd Future a grandit et sort un album libéré des contraintes artistiques qui l’ont restreint sur ses précédentes sorties. Assurément plus punk, Cherry Bomb explore une nouvelle facette de la personnalité de Tyler. Après un début noisy, ultra-saturé (DeathcampCherry Bomb), l’album s’équilibre ensuite dans un registre qu’on reconnaît mieux (2Seater, Okaga CA), en gardant tout de même des traces punks. Finalement, Cherry Bomb est album assez déroutant qui prouve la liberté qui entoure Tyler. Reste à voir si cet opus parviendra à aussi bien vieillir que les deux premiers.

 

Squarepusher poursuit sa route sinueuse

Voilà plus de 20 ans que Squarepusher distille ses expérimentations sous la tutelle de Warp Records. Son 14ème album signe un retour plus marqué vers les styles qui ont construits sa légende, de la drum’n’bass blindée d’IDM au glitch. L’anglais signe, avec ce Damogen Furies, l’une des ses meilleures sorties depuis une décennie. Complètement électronique et dénué de sonorités funky, cet album renoue avec l’image de savant fou qui colle au personnage. Plus radical que son prédécesseur UfabulumDamogen Furies va plus loin dans l’expérimentation des ses micros mélodies. En résulte de belles réussites comme D Frozent Aac ou encore Rayc Fire 2.

 

Kacem Wapalek, enfin dans les bacs

Voilà presque une décennie que le nom de Kacem Wapalek circule dans le milieu du rap indé. Le lyonnais a pris beaucoup (trop) de temps pour passer le cap de l’album. C’est finalement sous la production de Guts que naissent les 15 morceaux de Je vous salis ma rue, qui s’avère en fait être une remasterisation des divers freestyles qui ont construits la légende wapalekienne. Si ce choix peut laisser un goût d’amertume à ceux qui suivent le personnage depuis ses débuts et attendaient de nouveaux textes, il s’avère tout de même être la garantie d’un album réussit, tant ces titres sont aboutis et correspondent au style que s’est dévloppé Kacem. Avec des pépites telles que Pas FacileDécalages ou Politique, on tient l’une des plus belles sorties récentes de rap français.