We Are Experience – Dock des Suds – 14 Février 2015

Le collectif WeArt plaçait la barre haute avec une scène principale bourrée de grands lives, l’attente du publique se faisait sentir avec événement très suivi sur les réseaux, c’était le genre de soirée où t’as pas le droit de te planter en tant qu’organisateur. Alors, après coup, ces 8 heures de musiques électroniques étaient-elles à la hauteur ?

Pas la peine de la jouer Jean Pierre Foucault, oui, cette soirée était une belle réussite.
 
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Un peu avant 23h le Cabaret se rempli tranquillement devant DRMC Soundsystem sous une techno classique d’après les souvenirs avant de laisser place aux deux Cosmic Boys qui lancent d’attaque quelques tracks bien efficaces, de quoi se mettre en jambe.

Le line-up étant très beau dans la Salle des Sucres et le publique attendu en nombre, c’est avec saveur que se passe un petit quart d’heure encore intimiste avant de partir pour David August, le jeune prodige qui a sorti il y a presque un an un album en toute discrétion, pourtant acclamé par la critique. Malgré des breaks parfois très étendus, le gamin d’Hamburg rattrape son public d’une électronique teintée de synthétiseurs pré-enregistrés ou joués en live. Bien souvent comparé à Nicolas Jaar avec son album Times, les affinités en live sont assez frappantes et font bel echo à des constructions ou des sonorités déployées sur le live de Darkside, tout en y injectant sa patte personnelle.

 

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Sous l’acclamation d’une salle bouillante et saturée, le français N’to est venu présenter un nouveau live accompagné d’un gars alternant batterie et xylophones. Une nouvelle dimension qui – mêlée à une structure plus frontale et dynamique dans le jeu des morceaux – renouvelle une prestation qui manquait de puissance : parie réussi. Ce n’est ni le premier ni le dernier à ajouter cette dimension instrumentale dans un live machine mais c’est fait ici avec rigueur, les deux acolytes sont bien coordonnés. Les xylophones rendent vie à de nombreux samples de N’to, le jeu à la batterie amplifie les kicks et accélère le rythme par le charley – bien que dans un autre style, certains passages font écho au vtlzr, live instru du grand Vitalic.

 

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L’équipe de N’to en a profité au long du live pour clipper – probablement – une vidéo de promo, d’autres petites caméras étaient aussi de la partie pour retranscrire en direct sous différents angles le live sur les écrans de la scène, tout ça mélangé à du vjing, joli cocktail.

Après un live assez coloré, Ten Walls a pris la suite et directement installé son atmosphère où ses visuels fusionnent avec sa musique. Il est seulement éclairé d’une lumière rouge, couleur principale des projections en dehors du noir&blanc. Le lituanien n’a sortie à ce jour que 2 eps et un deux titres et pourtant ses live s’enchaîne avec fluidité, alternant ses grandes tracks à des passages plus minimaliste. La transition est entreprise vers Recondite, avec des sonorités atmosphériques.
 
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Un petit détour par le Cabaret s’impose, changement d’ambiance avec une techno plus lourde, un peu plus rapide. Le jeu de lumières est très bien calibré, la salle tout aussi remplie que de l’autre côté du Dock, les bords de la scène sont eux aussi prisés par le staff et les copains venus profiter de Paganini. Même par un passage bref, l’intensité se fait sentir.
 
 
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3h30, Recondite prend en main la grande scène et démarre un long voyage mental. D’habitude abordant une scénographie assez sombre, le jeune producteur allemand jouera son live mental dans une salle très colorée. Il faut saluer le travail du gars aux visuels qui travaillait des formes abstraites qui se mêlaient avec brio au son une fois de plus – tout ça donnant une dimension étonnante aidée par des couleurs saturées. Difficile de coup de fermer les yeux devant ce joli spectacle, même si parfois le corps s’abandonne de lui-même à la songerie.

 

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Après quelques tentatives de retrouver et rassembler des collègues – activité la plus prisé au Dock lors de fortes affluences – changement de salle pour découvrir le dernier live de la soirée, Brian Sanhaji. C’est une belle surprise pour clore l’épisode WAE2015 avec un live techno progressif bien poignant, de quoi finir cette soirée avec intensité.

 

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Malgré l’affluence énorme qui rendait un peu galère les déplacements, cette nuit a été remplie de découvertes, visuellement admirable avec à la fois un jeu de lumières très bien géré – petite ovation aux carreaux miroirs sur la scène du Cabaret qui avaient un certain charme – et un vjing majestueux dans la Salle des Sucres. Bravo aux organisateurs pour ce line-up et tout ce qui va avec, et à la prochaine du coup.