Rone (Live), Aufgang, Postcoïtum – Cabaret Aléatoire
Annoncée à guichet fermé deux jours avant, la clôture du festival Reevox se présentait ardente, et personne ne semble en être ressorti déçu au vu des visages souriants tout au long de cette soirée.
Postcoïtum : expérimentations electro/batterie
Postcoïtum – composé d’un gars au chant/synthés/machines et d’un autre à la batterie – a introduit cette dernière étape du Reevox devant une salle bien rempli pour l’heure. La première partie du set était difficile à décrypter, mêlant de nombreuses contre-rythmiques du batteur et des intro très vastes. Travaillé comme un set progressif, c’est au bout d’une 20aine de minutes que le groupe commence à se dévoiler, et le groupe vaut le détour, on vous conseille de passer un petit moment sur leur soundcloud.
Aufgang : une belle claque
En duo eux aussi – batterie/chant et piano/machines/chant – ils développent un univers très dense en mêlant un classique baroque avec des rythmiques envoûtantes et tout une partie électronique qui oscille dans le temps. Les deux virtuoses semblent dès lors caméléons, ils jouaient d’ailleurs dans une chapelle durant leur dernier passage à Marseille.
Après comparaison avec le travail studio et le concert qu’ils ont donné ce soir, Aufgang est un groupe qui prend tout son sens en live en déployant une énergie communicative qu’on aimerait bien retrouver à nouveau dans l’année.
Rone : un nouveau live plus poignant
Sa scène passée de blanche à noire est évocatrice, le jeune producteur a travaillé un live un peu plus sombre, surtout plus poignant. Ils jouent ses nouveaux morceaux avec puissance, accompagné d’un jeu de lumière très dynamique, très soigné. Au vue de la belle captation des Sourdoreille à l’Olympia l’année dernier pour sa date de clôture, Rone semblait progresser durant son concert; cette fois-ci la première partie a été dopée, une version sur-vitaminée de Bye Bye Macadam en deuxième track a donné le ton.
Après un démarrage bien essoufflant, c’est avec plaisir qu’il est revenu vers des titres plus planant – le magnifique La Grande Ourse en pôle position – pour repartir des plus belles par la suite en jouant une version dynamisée à coup de kicks techno de Bora Vocal, un grand moment.
Avant un rappel sur des titres de son nouvel album selon mes souvenirs, Rone s’est fait plaisir en mêlant Parade à des couleurs éclatantes diffusées sur son écran – on salut d’ailleurs le travail des graphistes, avec du vjing très jolie qui ne substituait pas pour autant au live.
Au final on sent bien le travail qui a été fourni en amont, le résultat est là : très belle scénographie – même si elle sera optimum pour une scène un peu plus grande – des nouveaux morceaux qu’on a hâte de découvrir sur cd, un live très dansant. On peut regretter un tournant plus techno, laissant moins de place à ses productions planantes – quel dommage de ne pas avoir entendu l’excellent Apache – mais un tournant qui semble bien réalisé. Une deuxième écoute permettra d’avoir un avis plus tranché et ça tombe bien, le jeune homme passera à La Belle Électrique(Grenoble) samedi où on sera présent.
Un grand merci au GMEM – organisateur du festival Reevox – pour cette excellente soirée, et merci au Cabaret Aléatoire on espère se retrouver rapidement dans cette salle.