Retour sur 11 albums de 2014

La fin de l’été revient, et comme d’habitude, on se retrouve avec un pléthore d’albums annoncés. Et niveau annonce, autant dire qu’on va se régaler.
Mais comme d’habitude, on s’est rendu compte qu’on a pas été ultra-prolifiques cette année, du coup à travers cet articles, on va évoquer ces quelques albums excellents, originaux, ratés, ou surprenants dont on a pas parlé.

Schoolboy Q- Oxymoron:

Un album attendu par la plupart des fans de rap US, qui est d’ailleurs le premier « vrai » album de Schoolboy Q. Entre featurings dévastateurs (The Purge, avec Tyler The Creator et Kurupt entre autres), prods qui déboitent sec (Man of The Year, qui sample Chromatics), l’album est très agréable à écouter. Bon, on est pas non plus face à une prouesse, mais il remplit ses promesses d’un rap gouailleur et sympathique!

 

Skrillex- Recess:

Il y avait bien longtemps qu’on avait pas entendu parler de l’autoproclamé Dieu de la Dubstep, et qu’il était devenu « cool » de détester le bonhomme. Toutefois, on se retrouve étrangement devant un album pas si inécoutable que ça, qui sans être d’une grande originalité prends des chemins un peu différents des EP précédents. Cela dit, ça reste de la dubstep, et l’effet ras-le-bol se fait vite ressentir. A réserver aux fans absolus, même si on s’est surpris à balancer un ou deux tracks en soirée!

 

Christine and the Queens- Chaleur Humaine:

On est d’abord dérouté par cet album, puis séduit. Séduits par l’originalité des productions, par cette éléctro-pop quasi intimiste, et par cette sublime voix qui porte l’album. Christine and The Queens est clairement l’un des projets les plus sympathiques à être sorti cette année, porté notamment par le titre Saint-Claude et son clip très travaillé. On voyage, on découvre et on se perd dans l’univers de la chanteuse, pour notre plus grand bonheur. Un album qu’on espère vite découvrir en live!

 

Lana Del Rey- Ultraviolence:

On l’attendait au tournant, et finalement même plusieurs mois après sa sortie on ne sait toujours pas quoi en penser. Certes moins « commercial » que son prédécesseur, Ultraviolence est surprenant pour tous ceux qui appréciaient le coté très pop de Lana. Les carillons et les ritournelles dansantes cèdent la place à un blues très mélancolique, voire sombre, mais toujours porté par la voix de la diva. Pas désagréable pour un sou, on peut difficilement reprocher à l’artiste ce parti pris, qui cloue le bec à ceux qui la voyaient comme une « idole d’un été ».

 

Linkin Park- The Hunting Party:

Il y a bien longtemps que Linkin Park a cessé d’être aussi intéressant. Depuis un certain Minutes to Midnight en fait. C’est donc avec un manque d’engouement sérieux qu’à été accueilli The Hunting Party. Étais-ce justifié? On vous laissera juger, mais il est clair que ca ne passera pas pour nous. Prods déstructurées, voix vocodées, difficulté pour Chester Bennington de tenir en live, paroles hasardeuses… Au final, seuls les morceaux avec des guests sont des sursauts dans un voyage un peu plat (gros big up à Rakim d’ailleurs). A réserver aux grands, mais alors très grands fans (ceux qui n’ont pas déserté après Meteora donc…).

 

L’Entourage- Jeunes Entrepreneurs:

Un éclat de génie dans la grisaille du rap francais. Même si 1995, S-Crew et compagnie divisent toujours autant, on apprécie toujours l’esprit « crew à l’ancienne » de l’Entourage. Prods boom-bap, lyrics qui tabassent, et autodérision réaliste sont au rendez-vous sur ce premier album, qui enchaine les punchlines et les morceaux chocs (Jim Morrison, petit bijou sur l’album). Un album pour ceux qui pensaient que le rap était mort, et pour ceux qui savaient qu’il avait juste déménagé.

 

Orgasmic et Fuzati- Grand Siècle:

Bon, là on touche à du très lourd: le Klub des Loosers originel qui se reforme sur un album, ca annonçait des prods perchées et des textes coups de poings. Verdict? Exactement ce qu’on attendait. Des punchlines sarcastiques et noires, des beats d’une folie géniale, et un album bien équilibré et construit d’une seule traite! Comme dirait Fuzati, c’est « à la fois old-school et moderne », et c’est bien agréable.

 

Army of The Pharaohs- In Death Reborn:

AOTP, alias Army of The Pharaohs, c’est un crew de grosses pointures du rap US indé’ dont on connaît notamment Vinnie Paz, Apathy, et Reef the Lost Cauze entre autres. Et sur cet album, force est de constater que le maître mot n’est pas « régularité ». Un peu en dents de scie, on oscille entre morceaux d’une rare excellence et tracks bien plus fades. Même si les prods sont d’un très grand niveau, on reste un peu sur sa faim, malgré de réelles tueries (God Particle, Digital War et Sumerians, immenses gifles). Du coup, l’annonce d’un second album cette année suscite pas mal d’espoirs quant à une suite plus réussie, même si l’album plaira aux fans de rap qui tâche.

 

Phillipe Katerine- Magnum:

Boooon, heuuu… Là pour le coup, il y aura clairement trois camps. Les pros, les antis, et ceux qui savent pas pourquoi ils aiment, mais qui trouvent ca cool. Produit par Sebastian (oui, le Sebastian d’Ed Banger), cet album est à l’image de Katerine: une énigme. Ultra perché et drôle (parfois malgré lui), on ne peut pas réellement juger Katerine, ni le blâmer pour cet aspect très barré, car c’est justement ce qu’apprécie la plupart de son public. Et force est de constater que même si on accroche pas au délire, la plupart des morceaux restent assez dansant (Patouseul entre autres), ce qui en fait un bon album pour les fins de soirées à 4h du matin!

 

Metronomy- Love Letters:

Entre dérison et sincérité désarmante, ce nouvel album de Metronomy est le genre d’album qui, bien que différant par beaucoup d’aspects de son prédécesseur (l’excellent The English Riviera), garde cette touche sonore si reconnaissable. La joie et l’amour qui se dégage du disque sont une bouffée d’air bienvenue, et les hits I’m Aquarius et Love Letters tournent encore en boucle dans toutes les têtes! Un must-have, tout simplement.

 

Lykke Li- I Never Learn:

C’est un peu le plaisir coupable. Coupable certes, mais non moins excellent. On retrouve sur cet album tout ce qui a fait le succès de Lykke Li: une voix langoureuse et des mélodies qui savent se faire discrètes pour n’être qu’un support au chant. Un album qui, sans réinventer la roue, confirme le talent de Lykke Li avec des hymnes tels No Rest For The Wicked ou Gunshot. Et, bonne surprise, les EPs de remix des morceaux sont assez excellents, donnant une nouvelle vision des morceaux (petite préférence pour No Rest For The Wicked, avec A$ap Rocky). Un album qui vaut le coup de jeter une oreille dessus!

 

On aurait aimé en caler plus, et on se doute qu’il y en a pleins d’autres dont vous auriez voulu qu’on parle, mais on en garde sous le coude pour la sélection des albums de l’année 2014! Cette fin d’année va d’ailleurs se révéler pleines de grosses sorties, et on sera sur le coup!