Pourquoi Access All Arenas déçoit

Sortit lundi, Access All Arenas est le nouvel album live du duo électro Justice. L’enregistrement de ce nouveau disque, long de plus de 70 minutes, s’est fait dans les mythiques Arènes de Nimes le 19 juillet 2012, en plein milieu d’une imposante tournée mondiale qui a duré tout le long de l’année. Jusque là, rien de remarquable. Mais voila, il y a quelques hics, qui ne peuvent laisser quelqu’un intéressé par Justice indifférent.

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Tout d’abord, cet album live n’est pas le premier, mais le second. Rapide recap’ : Justice commence sa carrière en sortant quelques morceaux et remixes à partir de 2003, sort son premier album, le magistral †, en 2007, suivit d’une tournée mondiale qui accouchera d’un premier album live, A Cross The Universe. Le deuxième album, Audio Video Disco, arrivera en 2011. On peut donc se poser la légitime question qu’est la suivante :

Access All Arenas est-il une bonne suite de A Cross The Universe ?

Il semble intéressant de comparer les deux lives. En effet viennent bien d’une époque différente (il existe une énorme différence de style entre le dirty et sombre† et le rock’n’roll Audio Video Disco. Pour compenser une discographie pas très étoffée A Cross The Universe (ACTU pour les intimes) allait notamment chercher des parties métal, jouées à la sauce Justice, qui rendait la chose incroyablement puissante et nerveuse. Sur Access All Arenas (AAA), le mix entre les deux opus est suffisant. On entend donc plus de Justice, mais on dit adieu aux extraits de Ministry ou bien au remix de Master of Puppets de Metallica. Un choix bien dommage, car, même n’étant pas fan de métal, j’aurai aimer vivre ce choc des styles. Dans la même optique, un autre reproche que l’on peut faire à AAA, c’est sa baisse de puissance. L’exemple le plus frappant concerne Phantom pt. II. Sur ACTU, on avait le droit à 3 montées et breaks complètement fous répartis sur presque 10 minutes, pour un son à faire vriller plus d’un auditeur. AAA ne suit pas cette voie, même si cette track tient un rôle clé : celui de clôturer le live. On a le droit à une montée longue très bien maîtrisée, mais c’est globalement tout. On ne retrouve clairement pas la folie des débuts. Et quand on a ça en final, on ne peu qu’en garder un goût amer.

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Des absences qui coûtent chère

En 2012, j’ai vu 2 fois Justice, dans deux contextes différents. La première était à Lyon, dans l’immense Halle Tony Garnier, durant la tournée des grandes salles françaises. La seconde était aux Eurockéennes de Belfort, un gros mois plus tard. Il est clair qu’un live n’est pas adapté de la même manière pour deux événements de ce type : un public de festival (Eurocks) est moins acquis qu’un public venus spécialement pour ce live (Lyon). Le live de Lyon (identique à celui de Nimes) m’a mis une claque nettement plus forte, car il était plus complet. Celui-ci comportait notamment un remix spécial du NY Excuse de Soulwax, déjà remixé à la sauce métal dans ACTU. Il semblait donc légitime de retrouver cette chanson dans l’album live relatant ce concert. Mais allez savoir pourquoi, peut-être faute de place mémoire sur un seul disque, pas de NY Excuse sur AAA. Enorme déception.

Un autre gros point faible de AAA, c’est l’absence de vidéo. En effet, les plus simples d’esprits d’entre vous auront beau pensé « que dans un live electro, tfaçon y a rien à voir », ils se trompent. Le live de Justice présente un show visuel très grand, capable de laisser bouche bée une salle bondée de 17000 personnes sur le scandaleux Stress par exemple. A Nîmes, d’importants moyens ont été déployés pour capter le concert, mais on ne retrouve rien accompagnant l’album (si ce n’est quelques photos). Ce live a quand même servit : il a été diffusé sur MTV, mais est actuellement introuvable sur la toile. Ce film devrait quand même être diffuser plus tard, mais le duo n’a pas donné de date. Forcement, on en garde, une fois encore, un léger goût amer.

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Les + de AAA :

Une setlist qui fonctionne correctement : un bon mix entre les anciens et nouveaux morceaux, qui ne sont pas forcement faciles à jouer ensemble. La qualité de l’enregistrement est excellente, sans négliger les bruits de foules. Moins intense que le live précédent, mais bien plus appliqué.

Les – de AAA :

Pas forcement utile de publier un second album live. La discographie de Justice ne s’est pas encore assez étoffée pour masquer la ressemblance entre les deux opus. Du coup, la flamme est moins forte. Pas de NY Excuse, sensation du live. Pas de vidéo pour accompagner le son. Une sortie tardive, 10 mois après l’enregistrement et 6 après la fin de la tournée.