[CHRONIQUE] PHOENIX – BANKRUPT!

Phoenix - Bankrupt! (Pochette2)En ces périodes presque estivales, c’est l’émoi dans Versailles, à seulement un mois d’intervalle, les mythiques Daft Punk et nos adorés Phoenix se chevauchent pour nous faire goûter le fruit de longues années de travail. En attendant le 20 Mai pour les deux “inconnus”, parlons de Bankrupt!, 5ième album studio des quatre jeunots. Comme l’excellent précédent opus, l’album est produit par Phillipe Zdar, producteur de génie pour les Beastie Boys, Housse de Racket ou bien The Rapture. Celui-ci s’inscrit donc dans la lignée du virage entamé par le groupe en 2009, qui a fait de Phoenix un des poids lourds de ces dernières années.

A première écoute, l’ensemble paraît moins fou que Wolfgang Amadeus Phoenix. On sent quand même de bons morceaux mais un manque de puissance, un manque de Lizstomania.
L’album démarre sur des notes asiatiques avec Entertainment, un titre étonnant qui est dévoilé mi-février. On retrouve instantanément les fameux synthés versaillais sur un morceau où la guitare est quasi inexistante et ça nous laisse un peu perplexe, original certes, mais on est pas convaincu, pas encore du moins.

L’album se poursuit sur The Real Thing qui nous offre un rythme assez lent, une partie batterie ample et lourde pour aboutir sur un riff bien puissant aux refrains; dès les premières notes ça accroche bien, digne du quatuor – avec une seconde fois des notes qui sonnent assez asiat’ en près-refrain. Vient ensuite SOS In Bel Air qui nous plonge en plein Rio, maracas, artifices, bamboléos, costumes à fleurs et femmes nus, on est bien dans les année 70. On se fait une nouvelle fois bousculé par ce calme des couplets avant la tempête des refrains bien musclés, musicalement c’est très complet, très agréable à l’écoute. Alors ou je suis parano ou on retrouve bien des ascendances asiat’ sur Trying To Be Cool, avec des petites touches de flûte en fin de couplets, auquel cas les quatre gars dédicacent effectivement ce nouvel album aux pauvres mandarins opprimés qui ne pourront d’ailleurs probablement pas regarder le clip d’Entertainment. Allez, j’en dis pas plus pour celui-là, je vous laisse juger par vous même !

Arrive le titre éponyme de l’album Bankrupt! qui aurait presque pu être découpé en deux tracks, on retrouve le même esprit que Love Like A Sunset, avec une première partie instrumentale pour le coup assez psyché. Puis Mars vient poser sa langoureuse voix sur la fin du morceau, avec une atmosphère qui prend une tout autre tournure, envolée du synthé et guitare acoustique pour clore calmement ce long moment.

Drakkar Noir est le premier titre « français » de cet album, ça sera encore plus divertissant d’entre crier Bourgeois avec notre accent si sensuel dans quelques minutes …
Bon ce titre sera sans aucun doute mon préférée sur scène, l’intro un peu loufoque donne le ton, sur des notes qui sont d’ailleurs encore bien asiatique. Le titre évolue dynamiquement, shooté au synthé et enfin arrive le break batterie, suivie par une montée absolument parfaite : rythme atypique, boucles synthétiques, Thomas qui ne sait plus ce qu’il chante, des cymbales qui prennent progressivement tout l’espace … Vivement juillet. Et on redescend vite avec Chloroform, un titre calme, mais tellement relaxant…. Des notes bien appuyées, un tempo assez lent, prenons notre temps en ces journées radieuses; comme sur l’album, les deux titres sont d’ailleurs enchaîné sur scène, il n’y a qu’à suivre leur live à Coachella pour juger du résultat ! (Dimanche 8:35am, ils s’excusent d’ailleurs pour le décalage horaire…).

Don’t est le huitième titre de cet album, c’est étonnant parce qu’à l’écouter, il est vraiment agréable mais j’accroche pas plus que ça, un peu trop basique. En revanche, Bourgeois est absolument génial ! Phoenix nous envoie une intro bien longue, suivie et couronnée par Thomas sur fond de synthés à la Honneymoon, on retrouve cette atmosphère idyllique pendant quelques secondes, mon Dieu que c’est frais ! Comme je l’avais indiqué un peu plus haut, “Bourgeois” s’écrit durant les refrains avec grâce et volupté, donnant une petite touche mignonne au morceau.

L’album se referme sur Oblique City, avec un intro digne des bandes sons de jeux un peu psyché sortis sur megadrive dans les années 90, assez redondant pour ma part mais quelques secondes plus tard on est déjà conquis. C’est franchement pas loin du final de Wolfgang. Phoenix donne tout, jusque dans l’excellente sonorité des tomes, il manque juste cette montée, tellement exceptionnelle sur Armistice ! En fin de compte les quatre gars nous on bien eu, les 39 dernières secondes sont une supplication insatiable, un désir avide de les retrouver très rapidement sur scène.

Finalement, ce 5ième album confirme le potentiel du groupe avec un partie instrumentale qui est de plus en plus élaborée, peaufinée, recherchée; on avait d’ailleurs peur de voir tout ce travail s’effondrer sur scène mais nos quatre ambassadeurs ont pu montré au monde entier la relève française avec un live très bien contrôlé, de moins en moins de fausses notes et surtout une sacrée forme ! On espère les retrouver avec autant d’enthousiasme cet été !

 

 

 8/10

  • Artiste : Phoenix
  • Album : Bankrupt!
  • Genre : Rock Alternatif
  • Sortie : 22 Avril 2013
  • Label : Glassnote