Major Lazer – Free The Universe


major-lazer-freetheuniverseMajor Lazer, le projet du superproducteur américain Diplo (on lui doit MIA, Santigold, Snoop Lion…), sort son deuxième album, 4 ans après le nuancé Guns Don’t Kill People… Lazers Do. un savant mélange de dancehall, ragga ou d’électronique, a fait de Major Lazer un groupe à part du paysage musical, proposant des sons plutôt variés. Free The Universe, second opus, concorde parfaitement avec l’arrivée du beau temps. Parce qu’écouter du Major Lazer sous la neige, c’est comme manger une fondue un 14 juillet. Enfilez vos tongs et maillots, on vous raconte votre été 2013.

L’album se compose de 14 tites, sur lesquels ont collaboré… 31 artistes ! On va pas tous les citer, mais on peut quand même dire que le plateau est assez relevé, et surtout très varié. On retrouve du hip-hop (Wyclef Jean, Santigold), du ragga (Shaggy), de l’electro (Flux Pavilion, Laidback Luke) et même du rock (Erza Koening de Vampire Weekend). Décollage.

 

On démarre avec You’re No Good, qui fait une très bonne intro, portée par une très bonne Santigold, qui pose sa voix envoutante sur le refrain. A coté, de grosses basses raggas pour une ambiance qui sonne très bien. Ça sonne bien, très bien. Sur Jet Blue Jet, on retrouve plus un rythme rapide, qui sonne dancehall. S’ajoute de grosses percus sur un glitch electro, des claps. Tout ça donne un truc bien dansant, même s’il y a nettement moins d’ame que lors de la première track. Ceci est rattrapé par le superbe Get Free, qui fut l’un des meilleurs titres de l’année 2012. Chantée par Amber, la chanson est légère, et nous transporte à travers les caraïbes… Hmm… Le titre est très calme, ce qui contraste avec le reste de l’album. Mais jamais on oublie de danser !

L’autre gros tube de l’album, c’est Jah No Partial, qui est l’opposé de Get Free. Une intro reggae bien cool, qui laisse place à de gros riffs dubstep signés Flux Pavilion. Entre turbine et brostep, on est un peu déboussolé, mais en se rappelant le but de l’album, qui est de faire danser les gens, on peut se dire que le titre est réussit. Et puis même si ce n’est pas ce qu’il y a de plus recherché, on peut parfois se laisser aller, bon sang ! On retrouve un titre « shake ton body » avec Wind Up. C’est un peu lourd, peut être trop taillé pour les dancefloors de club classiques, mais c’est ça aussi, le ragga ! On se reprend avec Scare Me, beaucoup plus basée sur un rythme très rapide qui donne envie de se défouler comme pas permis. Sur Jessica, on est envoûté par la voix d’Erza Koening du groupe de rock Vampire Weekend. Un rythme reggae léger, mais porté par une instru à accent électronique  Ajoutez à cela la voix filtrée de Koening qui vient nous titiller la tête, et vous avez là un nouveau single en puissance, complètement inédit ! Elles doivent être fières, les Jessica !

Les percus des caraïbes reviennent sur Watch Out For This (Bumaye). Le son entraîne directement sur le centre de la piste, les cuivres et la voix de Busy Signal pourront transformer un nerd en king éphémère du dancefloor. On retrouve Shaggy et Wynther Gordon sur Keep Cool : y a pas à dire, les performances vocales contribuent très fortement à la bonne impression que dégage ce son. Derrière, la prod est solide, et diffère pas mal des précédentes. Arrive Sweat, on ressent une touche plus électronique  due à la présence sur le titre de Laidback Luke. Néanmoins, le titre est peu original, et on s’ennuie assez vite, d’autant que la partie instrumentale n’est pas du tout une réussite.

Le calme reprend ses droits sur Reach for the Stars, avec M. Wyclef Jean en guest. Le chanteur des Fugees gère parfaitement sa partie, et chante au niveau qu’il faut. On a au final un titre reggae dancehall très cool, chantant comme il le faut. S’en suit une collaboration improbable, puisqu’on retrouve Bruno Mars et Tyga sur Bubble Butt. Si on sent la pate de Tyga sur la prod, qui aurait presque un accent trap. Mais à part, ça, c’est de nouveau plat, sans interet. Avec Mashup the Dance, on a droit à une instru alliant electro, ragga, dancehall. Au final, le truc rend bien et doit foutre un beau bordel en live. L’album se termine sur Playground, titre porté par un beat bien lourd, des couplets chantés qui font l’essentiels. Et surtout un riff de vent nostalgique qui revient en guise de refrain. On finit cet album, souvent tempête, par le calme.

 

Free The Universe est un album plus complet que son predecesseur. Plus varié, plus osé, il retient d’avantage l’attention. De plus, on note la présence de quelques titres qui sont des tubes en puissances, ce qui pouvait manquer au premier opus. Les collaborations multiples renouvellent sans arrêt l’écoute et gardent notre oreille jamais loin du son. On pourra néanmoins regretter certains titres privilégiant l’electro d’Ibiza à la dance de Kingston. Mais bon, avec toute la diversité jouée par Major Lazer, il est normal d’avoir une partie moins bonne.

 

7/10

    Artiste : Major Lazer
    Album : Free The Universe
    Genre : Ragga / Dance
    Label : Mad Decent
    Sortie : 15/04/2013