DSL – After

DSL-AfterLa fratrie DSL est de retour avec un album qui tape fort. Sorti depuis 10 jours, After montre que 10 ans d’attente, ça a beau être long, mais parfois, ça vaut le coup. Et en parlant de coup, j’en ai pris un grand en l’écoutant! Petit rappel pour ceux qui dormaient au fond : DSL, c’est un peu un OVNI musical. Groupe évoluant à la frontière entre l’électro et le rap, qui a sorti son premier album en 2003 (et qui, soit dit en passant, était une petite bombe!). Après, plus rien pendant 5 ans, jusqu’à la parution sur Ed Banger Records de 3 EPs d’excellence, le plus récent étant Supalove. Autant dire que j’étais complètement frénétique quand ils ont annoncé la sortie d’un nouvel album pour 2013. Et je n’ai pas été déçu, mais alors pas du tout.Ce qui marque avant de lancer l’écoute, c’est le visuel du CD. La couverture est sobre mais très réussie, et dès qu’on ouvre le boitier, on se prend une explosion de couleurs dans les yeux, que ce soit sur l’artwork ou le disque en lui-même (les visuels ont étés réalisés par l’artiste 2Shy, pour les intéressés). Alors oui, ca n’a pas de réelle influence sur l’écoute, mais bon, joli visuel c’est toujours sympa.

 

L’album commence avec Spliff, et là, on a le parfait exemple d’une chanson d’anthologie. Musique
éléctro ultra-entraînante, paroles travaillées et drôles, du DSL à l’état pur. Un morceau qui plaira
peut être plus aux « nouveaux fans » du groupe, friands des instrus dansantes du groupe, mais pour
moi, c’est le gros coup de coeur de l’album.

On enchaîne avec Last Dance with The Devil, qui est un morceau qui m’a aussi convaincu dès la première écoute. Une instru aérienne à base de piano et de synthés, des paroles en franglais assez personnelles, bref, vraiment un titre posé et tranquille. On passe ensuite à Find Me In the World, un morceau que l’on ne découvre pas vraiment si on suit l’actualité Ed Banger (il était présent sur Ed Rec Volume 3), mais qui fait toujours son petit effet. Critique acerbe de la société de consommation avec une petite pique sur leur statut d’artistes à la fin, ce morceau a les textes acerbes du premier album et des paroles fédératrices, rien à dire dessus, sinon qu’il plaira aux fans de la première heure.

Par contre, ce ne sera probablement pas le cas pour Goldorak. J’ai vraiment eu du mal à apprécier cette chanson, malgré une instru très festive. Je trouve le morceau un peu vide, les paroles manquent de sens, une petite déception dans l’album. Aquistapace est une sympathique ballade, qui rompt un peu avec la chanson précédente. Les  paroles sont pour le coup très personnelles, le flow a un coté triste qui s’accorde bien avec l’instru très calme et le refrain chanté. C’est vraiment une chanson qui dégage une grande émotion, donc a écouter d’urgence. Lorsqu’on entend l’introduction de Zombie, on s’attend à un son bien péchu, bien dansant, et on est pas déçu! Ego trip poussé, instru rythmée, ce son est parfait, il est dur de le critiquer. Alors que Borderline, c’est un peu la chanson qui essaye d’être tranquille, mais qui au final se répète trop. Alors encore une fois, l’instru est parfaite, mais franchement, répéter la même phrase plein de fois de suite, c’est pas intéressant musicalement parlant, c’est même vite chiant. Deuxième déception de l’album, donc. Les deux chansons suivantes, Je Rock je Rap La Night et Street Kiss sont les deux morceaux un peu passe partout, qui sont bons, mais pas tellement originaux. J’y ai préféré le flow à l’instru, les paroles sont sympathiques, mais voilà, deux morceaux qui ne sont pas exceptionnels. Drunky Junky, c’est le titre funky de l’album, avec une ligne de basse qui donne un rythme bien soutenu, un flow rapide, et un outro qui fera vibrer les bassistes et guitaristes. Un titre accrocheur, donc, qui m’a personnellement beaucoup plu. Ma Doudou, c’est le morceau où je me suis demandé si j’écoutais toujours du DSL. C’est un morceau avec un rythme très RnB commercial, donc vachement dansant, ambiance Guadeloupe, le genre de chanson qu’on s’attendrait à trouver sur NRJ. Mais c’est sans compter sur la sauce DSL,et sur la voix du chanteur, qui m’a finalement donné l’impression d’écouter une parodie de chanson de RnB. Joli pari, j’adhère complètement, ce sera sûrement pas le cas de tout le monde…

Pour conclure un album aussi attendu, il fallait caresser les fans dans le sens du poil. Leur donner du bonheur, les faire vibrer. C’est chose faite avec le titre Supalove, véritable hit du groupe. Tout y est: une instru entraînante  un flow rythmé qui donne envie de danser et des paroles qui invitent à la drague, ce titre funky clôture avec panache un album non moins funky.

 

Au final, ce nouvel album de DSL mélange avec brio Rap, Funk et électro, mélange que le groupe
dose avec talent. Avec ce nouvel opus, le trio montre que même après dix ans, il est toujours
capable de nous faire vibrer, et d’insuffler une sacré énergie dans ses chansons. L’album est
accessible à tous, du puriste au novice, tout le monde y trouvera son compte.
Alors oui, en pinaillant il y a bien deux ou trois titres qui sont un peu en dessous, mais l’album est
tellement génial en lui-même qu’il est difficile de vraiment les critiquer. Ils ne sont pas mauvais, ils
sont justes moins bons. Je confluerais donc en disant que cet album est pour ceux qui « kiffent les
beats qui tapent fort, assez révolutionnaires ». Cet album mérite les honneurs, parce que bon, 10 ans pour un truc aussi génial, c’était trop long !

9/10

 

Artiste : DSL
Album : After
Genre : Electro Rap
Label : Ed Banger Records
Sortie : 11 février 2013


 Un grand merci à Pierre-Elie, qui a rédigé cet article. Il rejoindra probablement l’équipe chronique de Little World Music prochainement.