Muse – 2nd Law

 

Voici plus de deux semaines que le 6ème album de Muse est sorti, déjà plus de 90.000 exemplaires vendus en France, 108.000 en Angleterre, plus de 700.000 aux Etats Unis. Des chiffres plutôt pas mal pour un secteur en crise. Cet opus est-il véritablement bon, ou a-t-il été aidé par son prédécesseur ?

Comme d’habitudes, les puristes attendent du bon vieux Muse, moi j’attendais pas grand chose de cet album, très sceptique quant à sa réussite, au moins, je ne pouvait pas être déçu.

J’ai plutôt penché vers ce point de vu après avoir regardé le premier teaser, j’avoue que j’ai pas bien compris les passages dubstep, surtout que c’était pas bien fluide, donc, ne sachant pas si ça faisait partit de l’album ou pas, j’ai déjà commencé à me poser des questions. Puis avec la sortie officielle de Unsustainable, j’ai été assez étonné, je ne suis pas contre la nouveauté, pourquoi pas faire un titre qui s’inspire du courant en vogue, mais alors pourquoi aussi le travailler aussi peu ? 

Ensuite on a eu le droit à Survival pour les JO, que j’ai eu du mal à apprécier, assez simplistes mais tout de même bon musicalement (on s’entend, c’est pas incroyable mais ça reste écoutable), mais les paroles laissent vraiment à désirer, il est évident que cette chanson n’a pas été crée dans une optique chef d’oeuvral (néologisme de 2nd degrès) mais les limites me semble dépassées “Ohhh I’m gonna Win !” Mouais, pas si sûr. Du coup, vu que je m’attendais déjà à être déçu, ça m’a permis de découvrir cet album avec une certaine indifférence, sans véritable crainte, sans réelle attente.

Il est donc composé de 12 chansons qui sont les suivantes : (description à la clé !)

On démarre donc avec Supremacy, ambiance lourde, un Mat qui monte au plus haut de sa voix, à vrai dire, je croie qu’on a là du grand Muse comme au bon vieux temps, c’est d’ailleurs un des titres qui a eu le plus de succès chez les Fans(les vrais bien-sûr)  de Muse. On enchaîne sur Madness, bon, les avis sont assez partagés pour celle-là, il est vrai qu’elle n’est pas d’une grande difficulté, surtout au niveau des paroles(ça fait deux), mais le son de la basse, crée grâce à leur bordel tactile (le nom ?) de Chris donne tout de même de l’originalité.
Et en parlant d’originalité, on a avec 
Panic-Station un son très pop, Romain essayerais d’ailleurs de nous convaincre que Mickael s’est retranché dans une maison Texane au bord d’un lac, ça fait donc un bon remake Jackson’, plutôt bien réussi, grâce encore une fois à un groupe qui a des années d’expérience derrière lui, qui sait ce qu’il fait. Vient ensuite le tour de Survival avec une intro très typée Queen, réussi pour ma part, mais comme je l’ai déjà dit, j’ai du mal à cerner les paroles, comment peut-on sortir une chanson avec un niveau musical vraiment intéressant et des paroles si simple, cette fois Matthiew dépasse les bornes, même si cette dernière a été crée pour les JO de Londres, ça n’en excuse pas moins cette inspiration minable. En parlant de minable, Follow Me, qui est considéré telle par de nombreuses critiques, je suis pas assez fan de Muse pour me mêler de leurs affaires, j’ai presque trouvé le refrain amusant. On a donc ici un titre pseudo électro qui ferrait sûrement le Buzz sur NRJ ou autres radios industries de ce genre, mais, on peut noter une petite touche d’authenticité, la track a été composée sur le rythme des pulsassions du futur petit de Mat, on peut d’ailleurs discerner le son sur l’intro.

Et là, je fait un retour à la ligne, on arrive sur Animals, véritable coup d’coeur de cet album, Muse arrive vraiment à créer une atmosphère idéale à mon goût, il est certain qu’ils n’ont pas inventé le beurre, mais il y a vraiment quelque chose de fort qui se dégage de cette chanson, je voie pas bien comment expliquer, écoutez là, simplement. 

On passe après sur Explorers, la première partie a des airs de Invincible, rythme lent, langoureux, une dominante vocale, puis la batterie s’invite progressivement, on se retrouve encore à la fin dans de grandes envolées lyriques, mais c’est pas plus mal, vu qu’il me semble que le titre est plutôt réussit, à vous de juger. Big Freeze prend la suite, avec un toucher de guitare plutôt sympa, qui prend son inspiration sur Map of the Problamatic, rien de bien incroyable, un petit solo qui paye pas d’mine mais qui passe plutôt bien. Je sais pas si vous aviez suivi, mais le bassiste a composé deux chansons, et bien ceux sont les suivantes,  Save Me chantée donc par Chris. second titre qui laisse une grande place au chant, ça donne un véritable renouveau au groupe, on ne sais plus vraiment si l’on écoute du Muse, sensation très plaisante. Suite avec Liquid State, encore une fois, une atmosphère nouvelle pour le groupe même si la ligne de basse rappelle beaucoup les sessions live entre Dom et Chris lui-même (Osaka Jam par exemple).On retrouve le cliché Muse : c’est-à-dire des paroles aux limites du ridicule avec la recette la plus simple qui soit (couplet-refrain-couplet-refrain et mélangé avec un riff bien lourd). Ce titre aurait pu mal tourné s’il avait été chanté par Matthew (oui les montées lyriques de Matt on connaît et c’est franchement pas agréable parfois) mais chanter par Chris on sent que la recherche d’un nouveau son est là, bien moins que Save Me certes, mais on sent que l’intention y est. La transition est bien trouvée : passer de Save Me à Liquid State puis de Liquid State au final de l’album ça marche ! Un titre qui aide à l’atmosphère nouvelle du groupe et qui fera beaucoup d’heureux en live mais qui est vraiment trop court. La recette fonctionne malgré un goût amer.

The 2nd Law – Unsustainable / Isolated System : Le projet est intéressant, il est surtout actuel, ça c’est certain, comment vivre dans un monde ne progrès permanent avec des ressources finies. On se demande encore d’ailleurs. En tout cas comme je l’ai déjà dis, Unsustainable n’apparaît à mes yeux que d’appât commercial, encore Follow Me pourquoi pas, mais là, je décroche, pourtant en dehors des refrains, on arrive presque à quelque chose de bon, quel dommage ! En revanche, je trouve la deuxième partie beaucoup plus réussi, Muse nous crée une ambiance surréaliste, au bord du dérangeant, de l’angoisse, à l’aide de nombreuses sonorités, des voix qui s’emboîtent au fur et à mesure avec un beat qui vient se poser assez brutalement au premier cinquième de cette chanson. On peut dire que nos Anglais commence à maîtriser plutôt bien leurs computers.

Ce nouvel album est donc assez riche, très varié, de la Pop à l’Electro, Muse nous démontre encore une fois qu’il arrive à s’adapter(à peu près) à tous les styles, que ça plaise ou non. De plus, Chris apporte une nouvelle dimension, et réussi pour ma part entièrement sa mission. Malgré le fait qu’il manque quand même la bombe énergique que sort Muse dans chaque album (Uprising, Starlight, Time is running out …), on se retrouve avec un opus agréable à écouter.

Mais un constat dérangeant se fait après l’écoute : Muse peut-il vraiment nous donner plus ? Car s’ils doivent passer par le commercial pour plaire, et considérant le fait qu’ils s’auto produisent, on peut effectivement avoir très peur de la suite, surtout que fan fan de la première heure(ce qui n’est pas vraiment mon cas, sauvé !) et que l’on a pas encore décroché depuis le précédent album. Affaire à suivre.

 6/10

  • Artiste : Muse
  • Album : 2n Law
  • Genre : ?
  • Sortie : 1 octobre 2012
  • Label : Mushroom Records

 

Un Merci à Gab’ qui rejoindra bientôt la team et qui m’a aidé sur quelques chansons.