Eurockéennes 2012, chapitre III : Dimanche 1 juillet

Troisième et dernière journée Eurocks. On décolle à 15h du camping, les pieds dans la boue et la peur au ventre, car tout le monde craint que la tempête de la veille ne se répète. Et on a du lourd au programme !

 

Arrivés sur le site, on a un peu les boules car on rate le live de Set & Match sur la Plage. On passe à la Green Room voir l’humouriste Le comte de Bouderbala, mais c’est pas très drôle. On peut se demander si les humouristes ont leur place dans un festival de ce genre… A voir !

Direction ensuite la Grande Scène pour aller voir le rap dufameux crew 1995. Et là, les 5 mcs et leur DJ nous offre un super moment, qui restera comme l’une des plus belles surprises du festival. Clash entre Nekfeu et Alpha Wann, pogos sur Killing in the Name of (LE son du fest, qui tournait en boucle sur la sono du camping et dont la remix de SebastiAn jouée par Kavinsky a mis le feu à la plage 24h plus tôt), accroupissement du public sur le Milliardaire… Bref, on a le droit à la totale, même sous la pluie, à 17h et dans un immense piscine de boue. On en ressort marron des pieds aux genoux, et les protections fabriquées la matinée au camping n’auront pas suffit. Bravo à vous messieurs, vous nous avez bien réchauffé sous cette pluie froide !

Un passage par la Green Room pour tester le punk hardcore de Refused, mais on arrive pas à rentrer dedans. C’est à se demander ce que fais ce type de groupes à 18h… Totalement déplacé, une des grosses failles de la prog, surtout sachant qu’il va falloir faire des sacrifices durant la deuxième partie de la soirée.

Bref, qu’à cela en tienne, allons voir Lana Del Rey, il y aura sûrement moins de pogos. Un évènement, puisque c’est le premier concert (et le seul à ce jour) qu’elle joue en France dans sa courte carrière. Une petite éclaircie, le couché de soleil pointe son nez, et la princesse qui crée tant de polémiques entre en scène. Robe blanche, coiffure à la Mars Attack, musiciens tout de noir vêtu l’entourant… Le show semble bien soigné, très centré sur l’esthétique typique que l’on retrouve dans les clips de l’artiste. On a le droit à un concert très calme, qui se concentre principalement sur la performance vocale de Lana Del Rey, beaucoup remise en cause. Pour ma part, je la trouve bien efficace, elle va là où elle veut aller, joue bien sur les gammes et respecte ses chansons originales. Quand à la musique, elle est plus acoustique que sur l’album. Tout ça nous donne une ambiance calme, voir même trop calme. Alors certes, on retiendra surtout la bonne performance de Lana Del Rey, mais ce concert ne colle pas assez à l’ambiance du festival, où du moins ce qu’on peut y attendre. Enfin bon, un peu de variété de ne fait pas de mal. Et puis, là, on a le calme avant la tempête, et je ne parle pas de pluie !

On quitte donc la belle avant la fin de son concert pour voir Charlie Winston. A l’instar des Kooks 48 heures plus tôt, je m’attendais à un truc assez bateau, de la pop facile. Mais on a le droit à une belle performance, où beaucoup d’énergie est mise en œuvre par l’artiste et sa troupe. Le show s’oriente vers un rock comme on l’aime, simple mais efficace, et la magie fait son effet. On ne vire jamais dans les clichés pop que je craignais. Chapeau l’artiste !

On reprend notre route pour retourner à la Plage pour les marseillais de Chinese Man. Une grosse ambiance devant le son proposé par les DJs et touts leurs guests divers (saxophonistes, rappeurs, choristes…) qui apportent une variété rare pour un set de ce type de musique. Good sounds.

Malheureusement, on se retrouve forcés de quitter tout ce beau monde pour la Grande Scène ou c’est Jack White qui réalise un concert qui marquera le festival. L’ex leader des White Stripes est entouré par 6 musiciennes et dans un décor bleu argenté sobre très classe. Il nous récite son album solo, Blunderbuss, ainsi que quelques morceaux qui ont construit la légende des White Stripes. Tout ceci dans le style qui lui est propre : très puissant, tout en restant propre et classe. Il nous dévoile ses immenses talents qui ont fait de lui un des meilleurs guitaristes au monde en nous offrant quelques solos de grande classe. Il nous montre aussi une grande maitrise en compensant une coupure de courant en chantant, avec sa guitare et sans micro la ballade We are Going to be Friends. Respect. Enfin, le concert se termine sur l’hymne Seven Nation Army, dans une ambiance de folie avec 25000 personnes entonnant le célébrissime refrain tant répété dans les stades du monde entier. De grands frissons pour un moment qui restera le sommet de cette édition !

On enchaine directement en filant à la Green Room voir Orelsan, dont on dit beaucoup de bien depuis quelques temps, et notamment de son live. Le concert à déjà débuté, et on arrive dans ce qui me semble être le ventre mou du show. 1990, Jimmy Punchline, Mauvaise Idée, Plus Rien ne m’étonne, Ils sont cools... Les musiques que j’ai tant écouté sur mon iPod s’enchaînent, avec tout le crew des Casseurs Flowteurs qui défile, mais je n’arrive pas à accrocher. Je trouve ça trop surfait, trop kikoo, les instrus ne sont pas superbes. Quand à la performance d’Orelsan, elle n’est pas au niveau que j’attendais… Décevant pour un concert initialement annoncé « rap ». Au final, il le dit lui-même, en voulant mettre l’ambiance dans la foule sur La Terre est Ronde : « Les Eurocks, j’veux vous entendre chanter ! »… Néanmoins, je n’ai ni vu le début, ni la fin du concert, qui semblent être les moments forts, donc je ne vais pas jeter trop vite des pierres dessus, mais je suis franchement déçu par ce que j’ai vu.

Qu’à cela ne tienne, ils nous reste un ultime concert, celui qu’on attendait le plus, celui de Cypress Hill. On est partit dans plus d’une heure de hip-hop qui va titiller dans le rock, le dubstep, l’acoustique… Tout y passe ! Gros point positif pour un concert dans ce style. Le show est total, au niveau qu’on l’imaginait, on passe par des démos de percus, de scratching, des freestyles, un quart d’heure high avec les hymnes Tequila Sunrise, Hits from the Bong, Dr Greenthumb… Ils nous dévoilent ensuite quelques tracks leur dernier EP, réalisé avec l’excellent producteur de dubstep Rusko, dont le superbe Roll It, Light It. Le son est super fort, les basses font mal aux oreilles, mais qu’est-ce que c’est bon ! Après la traditionnelle mythique présentation du groupe résonnent les premières notes Rock Superstar, qui va planter une ambiance monumentale dans la foule, avec une interprétation surpuissante de tout le groupe. C’est sur ce fantastique final que cette édition mouvementée des Eurockéennes 2012 se clôturera.

Une fin en apothéose pour terminer une journée pleines de surprises, bonnes (1995) ou mauvaises (Orelsan). Si Cypress Hill et Jack White auront été à la hauteur des attentes misent sur eux et nous auront offert les 2 plus gros concerts du festival, Charlie Winston ou bien Lana Del Rey n’auront pas déçus non plus. On rentre au camping les pieds et les jambes dans la boue, la tête pleine d’images, de sons magnifiques. Autre gros soulagement : la météo, qui ne nous aura pas bloqués de concerts. Une petite pluie en fin d’aprem puis un temps correct pour la nuit. Ouf ! Un point négatif tout de même, la programmation, qui nous balance Refused dans l’après midi, place Chinese Man en même temps que Jack White. Elle empêche aussi de voir de futurs grands : le hip-hop ‘vnr’ de Dope DOD (en même temps qu’Orelsan), le rock talentueux de Miles Kane ou bien l’electro des minots Carbon Airways (les deux en même temps que Cypress Hill). Mais bon, tout cela reste un caprice de riche me direz vous !

Les + : Les monuments Cypress Hill & Jack White, Lana Del Rey rassurante, 1995, la météo clémente.

Les – : La déception Orelsan, la prog qui nous propose plein de concerts géniaux tous en même temps sur le final…