Retrospective 2015 [2/2] : la playlist du réveillon

Décembre, cet ultime mois qui voit revenir, année après année, deux éléments cruciaux pour tous les bons vivants : le Père Noël, sa hotte garnie de cadeaux, et les tops de l’équipe Little World Music, véritables anthologies qui peignent à merveille un paysage musical toujours plus riche et vaste.

Après les classements, on a jugé bon de prendre un point de vue plus subjectif pour vous présenter les titres de 2015 aptes à s’insérer dans nos playlists du Jour de l’An. Comme chaque heure a son ambiance, et chaque ambiance a sa chanson, voici des idées de line-up pour votre réveillon.

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21h01 – Début de soirée : bien sapés, le troupeau de mecs débarque. Les filles sont dans la salle de bain, alors c’est parti : manches de chemise relevées, l’enjaillement débute avec King Kunta et l’irrésistible basse funky de Thundercat. En 2015, l’année Kendrick Lamar, les fondamentaux s’appellent Egotrip et Groove.

 
22h02 – Les bonnes bières repérées au Cabaret Vert cet été tournent tranquillement pendant que les demoiselles arrivent. Petite pause fragile avec le joli Loud Places du copain Jamie XX, les 4min43 passent au ralenti, ton pote nordiste a même le temps de faire un petit cours de fermentation en initiant au passage les plus frileux.

 
23h36 – Bon là ça pue clairement l’été, pas loin de minuit, alors tu te remémores tes bons moments de l’année et tu passes forcément par tes festivals. « Rock en Seine non mais c’est un regroupement de bobos fans des Libertines à moitié tox », si tu veux, mais fais-moi voir un peu si tu danses aussi bien que le public devant DBFC ce samedi 29 août terriblement ensoleillé ! C’est soir, c’est Leave My Room !

 
00h03 – Après une bonne demie-heure de son groovy, 2016 démarre avec le vieux copain moustachu Etienne De Crecy et son joli Smile, parfaite boucle pour enchaîner les enlacements le sourire aux lèvres.

 
01h10 – La fête devient sérieuse, l’électronique s’impose progressivement comme la meilleure alternative. À l’heure où la pop doit laisser sa place, le son le plus adapté pour la transition pourrait bien être le Whistle de The Shoes. Après un début timide, le closing du deuxième album du duo rémois s’envole vers des horizons acid et énergiques, exactement comme la soirée.

 
02h59 – On est désormais dans le cœur du réveillon, au moment où ton pote derrière son contrôleur possède la clé de la soirée. Cette clé, ce pourrait être le désormais culte Acamar de Frankey & Sandrino. Hymne des dancefloors ensoleillés estivaux, le titre de l’année du label Innervisions fait partie des ces rares moments où tout le monde s’entend sur la musique à jouer.

 
03h45 – Les petites notes douces et subtiles, les petites boucles de synthé toutes mignonnes, les transitions longues d’une minute c’est fini. Place à de la techno frontale à en casser ton sol, comme ce furieux remix de Carl Craig de Sometimes I Feel So Deserted du dernier Chemical Brothers. 10min23 que tu pourras un peu raccourcir pour ne pas perdre les outsiders dont la présence sur le dancefloor est déjà pour toi une grande fierté.

 
04h88 – La fin de soirée pointe son nez, alors le BPM s’accélère. Le technophile de service, toujours prêt à promouvoir ses « pépites », débarque et cale le titre le plus diffusé dans les festivals technos cet été. C’est cru, violent et primaire, c’est l’heure de I Wanna Go Bang. En 2015, Bjarki, le poulain de Nina Kraviz, a marqué de son empreinte les dancefloors du monde entier… donc le tien aussi.

 
05h59 – La fête s’éteint progressivement : les couples, les faibles et les suisses sont couchés. Restent les drogués et les on-est-pas-fatigués!. Et puis aussi le mec qui s’est encaissé déjà trois cuites en une soirée, mais dont le foie n’est pas associé au cerveau, ce qui fait qu’il sera toujours le dernier debout. Titubant, il passe le mélancolique Vodka de Odezenne, une ode à l’ivresse mélancolique. À la bonne heure.

 
06h30 : L’alternative
Là c’est le moment où deux possibilités s’offre à toi, ça fait exactement 31 minutes que tu passes des sons plus déprimants les uns que les autres, t’as donc le choix de clore cette soirée avec un son qui assommera définitivement tout le monde ou bien tu peux fouiller dans les restes de ton cerveau et sortir une track qui remettra les quelques derniers survivants d’aplomb pour un after mémorable – solution qui s’accompagne d’un réveil des couche-tôt qui peuvent ainsi vivre une deuxième soirée en moins de 24 heures.

 
Option 1 : Cela fait déjà deux heures que les derniers luttent pour ne pas sombrer dans le sommeil, ça serait quand même bien de dormir un peu quitte à repartir demain soir non ? Days of Candy de Beach House calmera les derniers hyperactifs avec son tempo tout doux et ses longues traînées de synthés & vocales. Vous pouvez vous reposer en toute sérénité, après ce morceau personne ne fera cette blague de venir taper sur une casserole à côté de votre oreille.

 
Option 2 :Plus qu’un simple remix de dix minutes, cette vison de Opus par Four Tet est un avertissement envers les dérives perverses de bon nombre de musiques électroniques que l’on peut résumer en un simple montée-drop présent pour le bonheur du plus grand nombre. Avec une interminable montée longue de plus 5 minutes, ce remix n’est pas une exception dans le genre, mais est un bel exemple pour embrouiller les teufeurs du dimanche d’Ibiza. En bref, ceux qui restent à fond à l’écoute de ce son à cette heure méritent de poursuivre leur soirée. Pour les autres, au dodo !