BO Janvier 2015

Nouvelle année, nouvelles résolutions ! Désormais, chaque mois se verra attribué son best of, ou sa bande originale, comme vous le voulez.

Après avoir été les derniers à tirer un bilan de 2014, nous voilà les premiers à parler de 2015 au passé. Retour, en 5 piliers, sur un mois de janvier très musclé.

 

Björk, tout va très vite

Vulnicura

 

On s’y attendait : on va parler de Björk en 2015. Annoncée dans des festivals américains au printemps, la belle islandaise en a profité pour annoncer un nouvel album, Après l’hyper-créatif mais mitigé Biophilia, c’est donc Vulnicura qui complète la magnifique discographie de Björk. Annoncé pour mars, l’album sort finalement dans l’urgence à la suite d’un malencontreux leak qui vient pourrir toute la promotion du disque. Épaulée par Arca (producteur pour Kanye West, FKA Twigs…) et le mystérieux The Haxan Cloak, Björk livre un album poignant, porteur d’une profonde tristesse amoureuse. Vulnicura est un déchaînement intense de sentiments que personne d’autres ne peut si bien reproduire.

 

 

Aphex Twin rattrape le temps perdu

Après avoir brisé un silence radio long de 13 ans avec l’excellent Syro en septembre dernier, le génie de l’IDM a sortit un EP aux allures d’album (13 titres), baptisé Computer Controlled Acoustic Instruments pt 2. Blindé de percus et de piano joués par des robots programmés en amont, l’EP démontre une fois de plus qu’Aphex Twin est un expérimentateur génial, réussissant où qu’il aille. Et ce n’est pas tout : un mystérieux compte Soundcloud a mis a disposition 110 morceaux qui s’avèrent être des extraits de l’immense disque dur qui trône chez l’anglais. En plus d’un EP maîtrisé, on a donc également plus de 4 heures d’expérimentations en tout genre produites ces dernières années. Et c’est gratuit !

Inépuisables Archive

Seulement 8 mois après la sortie de Axiom, qui s’est vu accompagné d’un film, le groupe de producteur squatte de nouveau les bacs avec Restriction. Cet album, l’un de leur meilleur, s’inscrit pleinement dans la discographie des anglais, qui ont toujours sut se renouveler sans perdre en qualité. Entre ballades contemplatives et hymnes trip-hop, Archive nous a offert les premiers frissons de l’année. Respect.

 

Joey Badass suit les traces de Biggie

Fort d’une expérience imposante pour un si jeune âge, le rappeur de Brooklyn a décider d’attendre le jour de ses 20 ans pour sortir son premier album, B4.Da.$$. Le message envoyé est fort, car il marque l’arrivée d’une très jeune génération au sommet du game, qui porte des valeurs qu’on croyait mortes progressivement. En effet, Joey Badass, et plus généralement son collectif Pro Era, sont remplis par la nostalgie d’une époque disparue à leur naissance, celle du grand hip-hop, quand Notorious B.I.G et Tupac se bagarraient, au propre ou au figuré, pour le trône. C’est inspiré de textes à messages, d’instrus orientées old school et délaissées de l’abus d’electro, que Joey Badass rappelle aux anciens ce que fut cette musique. Et sans tomber dans le piège de la nostalgie niaise.

 

Etienne de Crécy porte toujours la French Touch

Si la French Touch, courant musical sans réelle définition précise, ne devait avoir qu’un seul papa, la logique voudrait qu’Etienne de Crécy récupère la garde. Précurseur avec Motorbass, puis meneur son alias personnel, Etienne de Crécy a délivré l’album le plus apte a définir la French Touch : Superdiscount. Devenu une institution, ce nom revient deux décennies plus tard pour un troisième chapitre. Et malgré l’immense évolution qu’ont connu les musiques electroniques tout ce temps, Superdiscount 3 s’inscrit à la perfection dans la lignée de ses prédécesseurs. Entre basses rondes, chants pointus et synthés crochus, on prend un aller simple vers l’époque où la house jouait au disco.