Les albums de début 2014 (2/3) : Les surprises

Deuxième volet de notre trilogie faisant sur le point sur 15 albums qui ont déjà marqué 2014. Après vous avoir présenté  5 artistes sortant leur premier album, voici 5 albums qui surprennent en prenant à contre-pied l’auditeur, en bien, mais aussi en mal.

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gramatik-the-age-of-reason-album-cover-grungecakeGramatik – The Age Of Reason (25 janvier – Lowtemp)

 Avec The Age Of Reason, Gramatik semble s’attaquer à de nouveaux horizons. Conscient de marcher sur des œufs en s’attaquant avec son dubstep, forcé de tendre inlassablement vers des sons commerciaux, le slovène arrive à sortir de ce piège avec l’adresse et la diversité qu’on lui connait depuis un petit moment. Nourri de solos de guitare blues, The Age Of Reason crée la passerelle idéale entre dubstep originel, inspiré de dub et de garage, et le coté brostep à la Skrillex. Le titre Bluestep est surement le meilleur exemple de ce que crée Gramatik, l’explication n’étant pas très dure à trouver. L’album est riche, et on a le privilège de varier les plaisirs avec des morceaux comme ObviouslyPrime Time ou Expect Us, ce dernier nous rappelant fortement le style de son ami GriZ, avec qui Gramatik promeut une musique libre, dans tout les sens du terme.

Breton WarRoomStories

Breton – War Room Stories (3 février – Believe Recordings)

Après l’excellent premier jet Other People’s Problems réalisé dans une ancienne banque londonienne, Breton s’est exporté à Berlin pour fabriquer War Room Stories. Ce changement de lab – comme ils aiment l’appeler – influence considérablement le son de ce second opus, mais n’enlève en rien la qualité des productions du quatuor anglais. Un des grands changements, c’est l’apparition d’éléments ayant une place centrale dans l’album, notamment un ensemble de violons sublimant certains morceaux comme Closed Category ou Fifteen Minutes, qui sont certainement les deux pièces les plus chargées en émotion de ce LP. Les anglais ont enrichi leur musique, et délaissent une partie de leurs ordinateurs au profit d’instruments variés, apportant un son plus riche et noble, sans toutefois rechigné bêtement ce bel héritage. A coup sûr l’un des sommets de l’année.

Glitch Mob LoveDeathImmortalityThe Glitch Mob – Love Death Immortality (11 février – Glass Air Records)

Après l’ovni Drink The Sea qui a contribué à mettre en orbite la carrière du trio de producteurs, tous très doués, les américains de The Glitch Mob  reviennent avec un album qui se sera fait beaucoup attendre. Malheureusement, l’attente ne sera finalement qu’un catalyseur du massacre qu’est Love Death Immortality. Exit ce glitch spécifique accompagné de synthés venus de l’espace, bonjour les wobbles et l’EDM. Si la patte Glitch Mob reste là (la forme générale demeure inchangée), c’est sur une série de détails que l’addition se corse. En premier, c’est bien évident le beat, nettement calqué sur le brostep en vogue, qui frappe. Le meilleur (ou pire) exemple étant Skullclub (le titre, additionné à celui de l’album, parle de lui-même), où le rythme est bien trop rapide pour nous transporter comme il nous l’a fait autrefois. Le pire, c’est qu’il n’y a même pas un titre capable de sortir du lot. Un des plus beau gâchis de l’histoire de la musique dance.

kid-cudi-satellite-flight-journey-to-mother-moonKid Cudi – Satellite Flight : The Journey To Mother Moon (25 février – Wicked Awesome)

Une fois n’est pas coutume, Kid Cudi surprend en publiant du jour au lendemain un album, censé n’être qu’un EP. Après la semi-déception Indicud, Mescudi rebondit avec talent en nous offrant quelque chose d’inattendue, tant sur la date de sortie que sur le contenu. Long de 40 minutes, Satellite Flight : The Journey To Mother Moon alterne productions recherchées avec passages planants comme le Kid de Cleveland les aime. Passé la prenante intro Destination: Mother Moon, l’album navigue dans l’univers que Kid Cudi construit depuis maintenant 6 ans, entre tubes space-rap comme Satellite Flight et passages instrumentaux lents, Copernicus Landing en étant la meilleure illustration. On retiendra tout particulièrement Too Bad I Have To Destroy You KnowBalmain Jeans (avec la surprenante participation de Raphael Saadiq, seul collaboration de l’album), et l’outro digne d’une BO Return Of The Moon Man.

Katerine MagnumPhilippe Katerine – Magnum (7 avril – Barclay)

Tout dans la promo de Magnum semblait présager d’un album réussit : des premiers morceaux prometteurs, un Katerine restant sur un très bon dernier album, et surtout la présence de SebastiAn à la production. Initialement prévu pour septembre 2013, le projet s’est vu repoussé de plusieurs mois pour une histoire de samples. On a alors attendu plus un album qui s’avère être un échec complet sur pratiquement touts les plans. On attendait beaucoup de SebastiAn, mais ses productions discos sur-compressées se répètent et lassent (très) vite avant la moitié de l’album. Les thèmes contés par Katerine sont nuls et pas drôles, toujours pareils. Chaque chanson ressemble à la précédente, avec cette voix fièrement niaise dopée de reverb’… Grosse déception, à tel point qu’aucun titre ne mérite d’être cité.

Vous pouvez également consulter la 1ère partie : les premiers pas, et la 3ème partie : les mastodontes.