Retrospective 2013 [1/3] : l’année en 10 albums

Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2013 fut une année musicale fantasque, avec ses hauts et ses bas en forme de grand huit vertigineux. Outre l’apparition de nouveaux espoirs, la confirmation de futurs grands, l’apogée de certains géants, 2013 fut aussi l’année du leak, du streaming d’albums, de l’hyper-promotion inventive et abusive, des albums et collaborations surprises, des hommages répétitifs, de la disparition de grands noms de la musique du XXème siècle.

La première partie de notre brève rétrospective de cette belle année se concentre sur la catégorie reine des bilans de l’année : les meilleurs albums. Plutôt que de publier un classement, et parce que l’exercice est trop délicat pour nos âmes sensibles, on vous a rédiger une liste des 10 albums de l’année, et un bonus. 

 

 

vampire wkndVampire Weekend – Modern Vampires of the City

Un troisième album pour cette jolie bande qui clôt une première aventure démarrée il y a déjà 7 ans. Un album qui conte désillusions de jeunesse poussées par une certaine maturité qui n’enlève pas pour autant le charme insulaire du groupe parsemé de riff bien grinçants tout comme la voix agréablement malléable du chanteur. Aussi, le groupe arrive à bien se renouveler tout en gardant son style avec une présence plus forte d’électronique en tout genre qui apporte un réel plus à l’ensemble. JP

 
 

 

 
son lux -lanternsSon Lux – Lanterns

Avec sa voix exceptionnelle et sa délicatesse au service du piano,  Son Lux vous transporte dans des contrés déjà bien envoûtante. Ajoutez-y une vaste recherche électronique, un majestueuse dimension épique, de nombreuses collaborations et vous obtenez l’immense album Lanters, à effigie de son artwork, un astre tout entier à parcourir. JP
 

 
 
 
 
 
kanye-west-yeezus

Kanye West – Yeezus

Toute la controverse que suscite cet album n’est pas suffisante pour décrire le degré de folie et de génie atteint par Kanye West. L’apport d’artistes à la pointe de l’electro (Daft Punk, Hudson Mohawke, Gesaffelstein, Brodinski), un univers a priori éloigné de celui de Yezzy, y est pour beaucoup. Si on ajoute à ces productions folles (On Sight ) ou couillues (Blood On The Leaves ) un délire vocal complètement barré (les cris sauvages de I Am A God), Yeezus devient hommage à la schizophrénie géniale, que le regretté Lou Reed, envoûté par cet album, résumait à merveille :  » Je suis génial, je suis nul, je suis génial, je suis nul. C’est comme ça tout au long du disque ». SK

 

 

 
disclosure-settleDisclosure – Settle

Au delà de l’excellent disque de UK House qu’il nous a offert, le duo Disclosure est avant tout le plus bel exemple d’une jeune génération anglaise qui a explosé de manière incroyable en 2013. Settle a transformé une musique underground et discrète en chansons ultra-populaires, qu’on peut entendre dans le supermarché du coin comme dans les soirées des meilleurs clubs du monde entier. Les hymnes LatchWhen a Fire Starts To Burn ou White Noise, en sont des témoins de luxe. Assurément le disque d’une génération. SK

 
 
 
 
 
 
Woodkid-The-Golden-AgeWoodkid – The Golden Age

Que dire qui n’a pas déjà été dit ? Avec la sortie de son premier album, Woodkid concrétise un projet amené d’une manière plus qu’excellente, et prouve une fois de plus que la musique ne s’arrête pas qu’au son, mais également à l’aspect visuel. Et son aspect visuel est bel et bien présent, autant en live que dans ses clips, notamment dans son hymne fédératrice, Iron. Une des belles réussites de l’année 2013, avec une mention spéciale pour l’édition collector de The Golden Age , qui comprend un superbe livre, qui nous conte une belle histoire illustrée avec brio! PE

 
 

 

 
PsychicDarkside – Psychic

Pour les aficionados de Nico Jaar, Psychic est la meilleure chose qu’ils pouvaient espérer de lui. Plus riche, plus trippé, plus expérimental, Darkside explore le coté de obscur de Jaar et conforte un peu plus encore le jeune américain dans son statut de génie musical. L’apport du guitariste Dave Harrington y est pour beaucoup. Nul doute que cet album, régulièrement comparé au Dark Side Of The Moon de Pink Floyd, aura sa place au panthéon des albums conçu pour faire danser en priorité les martiens que nous. SK

 
 
 
 
 
Phoenix-EntertainmentPhoenix – Bankrupt!

De la pop à chérir, une 5ème fois déjà, toujours orgastique. Avec ses airs asiatiques, Phoenix dévoile encore une nouvelle facette, laissant aller toujours plus loin ses synthés planant, faisant d’une ballade un voyage. Un album à la réalisation plus technique qui laissait douter de son interprétation live, qui est finalement délicieuses – certes Mars semble encore plus trimer, mais que serait Versailles sans ses bourgeons factieux ? JP
 
  
 
 
 
 
 
james-blake-overgrownJames Blake – Overgrown

Entre collaborations improbables et morceaux instrumentaux dénudés, James Blake a signé avec Overgrown un formidable tour de force. Oscillant entre les genres, les utilisants pour mieux les décomposer, le Londonien nous offre une des meilleures performances sonores du style depuis bien longtemps. Un album sombre et mélancolique, qui élève encore un peu plus James Blake et sa musique vers les nuées ! PE
 
 
 
 
 
 
 
Reflektor-cover

Arcade Fire – Reflektor

Un nouvel album qui montre, une fois de plus, qu’Arcade Fire est l’un des, si ce n’est le, plus grand groupe(s) actuel. Reflektor offre une nouvelle dimension, tournée vers les dancefloors, à la discographie du groupe. Cet album ultra équilibré est un condensé d’influences variées. En ressort des titres sophistiqués, comme Here Comes The Night Time, aux accents tantôt dance, tantôt caribéens, tantôt psychédélique. Un album, un vrai, au sens noble du terme. SK
 
  
 
 
 
 

la femmeLa Femme – Psycho Tropico Berlin

Une année forte pour le Fair – Fonds d’action et d’initiative rock – qui a permis à La Femme de bien se professionnaliser, aux côtés d’autres Saint Michel, Griefjoy… Cet album délivre un concentré aux milles influences avec une signature jusque-là jamais réalisée, un album forgé pour le live, parfaitement nerveux. Avec ses multiples synthés et autres instruments tripants, le groupe promet une sorte de Rave Pop qui ne laisse personne indifférent : on adore ou on déteste, attention quand même à l’overdose. JP

 
 
 
 
 
 
Bonus :

RAMDaft Punk – Random Access Memories

On ne pouvait pas ne pas en parler. Révolution géniale pour les uns, coup de fainéantise de la part de Daft Punk pour les autres, on doit tout de même avouer que Random Access Memories a déchaîné les passions. Nul doute qu’on est face d’un album de très bonne facture, mais peut-être glorifié un peu trop tôt. Toujours est-il qu’on aura de cesse de s’extasier devant Touch, Giorgio by Moroder, ou encore Instant CrushPE

Articles rédigés et albums selectionnés par Samuel Kurtz, Pierre-Elie Diby et Julien Pionchon.