Interview – Vitalic

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En concert à la MC2 vendredi 20 décembre, Vitalic signe une des dates majeur de l’année electro à Grenoble. Pilier du genre depuis bientôt 15 ans et connaissant son lien avec la ville, nous avons estimé intéressant d’avoir son avis sur l’actualité culturelle de la ville ainsi que des sujets qui y sont plus ou moins liés. Même si ce n’est pas le sujet qu’il connait le mieux, son expérience ne peut qu’être porteuse de bons conseils.

A la fin des années 90, tu étais attaché au label grenoblois Goodlife aux cotés de The Hacker. Celui-ci t’as sûrement rapproché de la ville, quelle image en gardes-tu ?

J’en garde de très bons souvenirs. Je venais parfois avec ma bande passer des soirées avec la bande Goodlife et c’était en général très mouvementé.

Les musiques électroniques ont beaucoup évolué à Grenoble – et en général – où elles jouent un rôle de premier plan. Comment vois-tu l’évolution de cette scène ?

La musique électronique est sortie de l’ombre et on la retrouve un peu partout. Maintenant, il y a plusieurs musiques electroniques et si à Detroit les DJs refusaient de montrer leurs visages, nous sommes aà l’ère des DJ mannequins. Même l’underground s’est très professionnalisé et très tôt les musiciens veulent proposer un show qui met en scène leur musique et on les retrouve aussi sur des grandes scènes des festivals de rock. On est loin des ravounettes mal organisées des 90s.

Nous sommes largement impliqué dans le mouvement underground (spécifiquement hardtechno, hardcore, trance), qui est très présent sur cette ville (l’association Hadra est le moteur de la trance française). Comment vois-tu ce mouvement, peu médiatisé actuellement malgré qu’il soit populaire ?

Je dois dire que je ne connais pas grand chose à ce mouvement. Je ne le suis pas particulièrement donc il m’est difficile d’avoir un avis. D’un autre côté, parfois ce n’est pas plus mal de ne pas être médiatisé. Ca brûle souvent un mouvement que d’être mis sur le devant de la scène, il perd de son essence.

Tu sembles avoir un certain lien avec le mouvement free party, comme en témoigne le titre de ton dernier album, “Rave Age”. Quel place lui accordes-tu aujourd’hui ?

Au tout début je jouais parfois dans des raves, mais assez rapidement je ne m’y suis plus senti à l’aise. Même si mes goûts vont de la techno assez dure à la disco, je trouvais tout cela assez linéaire et ce qui se targuait d’underground était finalement assez répétitif et peu créatif. J’ai pris mon propre chemin. Rave Age ne se rapporte pas vraiment à cette époque car je ne la regarde pas avec nostalgie. Je suis vraiment dans le présent, pas le passé. Rave Age se réfère au ‘délire’, même s’il y a un petit clin d’œil à la techno 90s.

Pour revenir à Grenoble, la scène des musiques alternatives locales, bass music, hardcore et trance majoritairement, est en difficulté suite à une politique locale misant peu sur son développement. De multiples conséquences en découlent, comme les difficultés d’ouvertures pour certaines salles, la suppression de soirées populaires, un manque de subventions des associations organisatrices de ce genre d’évènements. Des mouvements sont nés pour protester contre cette politique, comme la manifestation Guetta Pan, sorte de techno parade locale, qui a rencontré un franc succès en juin dernier, et dont des suites sont prévues. Quel est ton avis sur ce type de politiques, et les manifestations qu’elles enclenchent ?

Je ne peux pas avoir un avis tranché sur une question locale que je ne connais pas. Je pense qu’un mouvement peut très bien vivre sans subventions si les acteurs ont vraiment le feu. C’est peut-être encore plus croustillant quand il y a un côté un peu subversif et DIY.

Y a-t-il un artiste grenoblois que tu apprécies particulièrement ?

Le trio Hacker – Oxia – Kittin bien sur.

On t’a vu en DJ set disco aux Nuits Sonores cette année, on te connaît pour tes sons electros capables d’explorer différents univers… Quelle frontière distingues-tu entre tous ces styles ?

Pour moi il n’y en a plus. Ca ne m’interesse pas de parler de genre. Je dis souvent que je n’ai pas de chapelle. Je sais qu’il y a beaucoup de musique disponible pour l’auditeur et qu’il est facile de se perdre, donc les musiciens donne des concepts forts et bien ficelés. Mais je n’ai pas envie de me cantonner à une seule chose, un seul son. Ca peut donner quelque chose d’un peu foutraque, mais pour moi ca a un sens.

Quel est le disque que tu écoutes en boucle en ce moment ?

En ce moment j’écoute RY X ‘Berlin EP’ en boucle. Le morceau fait moins de 3 minutes mais c’est très beau et puissant. J’aime les piano-voix dépouilles quand ils sont réussis.

Suite à la sortie de “Rave Age”, tu tournes à travers le monde depuis bientôt un an. Que prévois-tu pour 2014 ?

Je finis la tournée et je me remets au travail !

Nous remercions tout naturellement Vitalic et sa responsable presse pour nous avoir permis cet échange.

Interview réalisée par Julien Pionchon et Samuel Kurtz.

Nous rappelons qu’il tiendra un concert à la Mc2, une des dernières dates du Rave Age Tour pour la promotion de son 3ème album, vous pouvez prendre vos places sur les réseaux habituels :

http://www.spectacles.carrefour.fr/places-concerts/pop-rock-electro/vitalic-mGRVIT.htm
http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musique-electronique-VITALIC-GRVIT.htm

http://www.mc2grenoble.fr/Mc2-spectacle/Musique/Vitalic-1ere-partie/p7c3sc499.html

Crédit photo : Vincent Arbelet