Chronique The Strokes – Comedown Machine

The Strokes - Comedown Machine (Pochette)Lorsque qu’on a lu sur NME que nos Strokes auraient bouclé discrètement un 5ième album, on a d’abord cru à une intox – de nos jours c’est presque du quotidien. On croyait avec l’équipe avoir assisté le 20 Juillet 2011 au dernier concert du groupe en France (au Zénith de Paris); et puis le infos se sont enchaînées, les choses se sont officialisées… On parlait de 2 titres envoyés à une radio : “All The Time” et “One Way Trigger” dont l’un qui faisait écho au bon vieux Strokes, on était plus qu’impatient !

 

Le premier titre dévoilé fut donc One Way Trigger, étonnant, dans la lignée de titre un peu louche d’Angles – bien qu’il nous plaise quand même. Les critiques ont été diverses, tantôt les fans de la première heure ont commencé à angoisser, pris par la peur de se retrouver face à la suite du 4ème opus qui n’avait pas fait l’unanimité; tantôt les évasifs ont apprécié les octaves gravis par Julian. Puis est arrivé All The Time qui a satisfait quasiment tout le monde, et son clip retraçant la vie des Strokes, histoire de faire comprendre à tout le monde qu’ils sont “amis pour la vie”.

Historique clos, passons aux choses sérieuses, Comedown Machine est le 5ème album studio des new-yorkais The Strokes, sortie en France prévue pour le 25 mars ! Avant de passer à l’écoute, on voit déjà un cover très sobre, ambiance industrie des seventies. Pas très accrocheur quand on sait qu’ils ont déjà réalisé des covers nettement meilleures (cf Is This It et Angles en particulier). De plus, on voit que l’album dure 37 minutes et 49 secondes, ce qui est relativement court, comme d’habitude chez la bande à Casablancas. Il va donc falloir nous convaincre vite !

Ce nouvel opus démarre avec Tap Out, deuxième démonstration vocale, un riff de guitare qui sonne presque basse, et une basse justement très présente. Un morceau relativement agréable qui laisse Julian à la fin récupérer son authentique voix pour clore l’édifice.
On passe les deux morceaux All The Time & One Way Trigger; arrive Welcome To Japan qui est la première bonne surprise de l’album. Une harmonie entre les membres plus perceptible, un refrain très agréable, et surtout une reprise vers la fin qui rappelle la magie des Strokes de début 2000. Comme son nom l’indique 80’s Comedown Machine fait un léger retour dans le temps avec une vocale sursaturée, à la Is This It … Après une rythmique bien emportante, 50 50 calme le jeu en nous baladant plus de cinq minutes – un des plus long titres des Strokes d’ailleurs. Le morceau  nous rappelle avec force un certain Ask Me Anything. C’est le genre de titre qu’on pourrait mettre en boucle sans même s’en apercevoir.

Avec une intro progressive plutôt commune, Slow Animals délivre un refrain rempli d’énergie, les guitaristes jouent une nouvelle fois des pincettes dans les montées et on finit sur un solo bien agréable apportant la dernière touche qui fait de ce titre un des meilleures de cet album.

Julian gravit encore les octaves sur une partie de Partners of Crime et nous laisse une très bonne impression, une fois de plus les 5 new-yorkais nous baladent allègrement, comme ils le faisaient si bien à l’époque de Room On Fire. A la limite du synthé, Chances propose dans son refrain des sonorités sûrement trafiquées par une infinité de pédales. Ce morceau montre un des visages de nouveaux horizons choisit par Casablancas et ses amis. La partie vocale est néanmoins moins ordonnée que sur les autres chansons, et la symbiose du groupe apparaît moins forte.
Un peu comme Slow Animals, l’intro sonne comme du classique made in The Strokes, mais une fois démarré, Happy Ending procure une dernière touche de folie à cet album. C’est sûrement le titre qui porte le mieux son nom, on s’imagine déjà au mois de Juillet en route vers les festivals ! Ce titre clos le 5ième chapitre aussi bien que Life Is Simple In The Moonlight, rempli de couleurs.

L’album finit (vraiment) sur Call It Fate Call It Karma, qui aurait plus sa place en titre bonus qu’en titre final, du fait de son originalité. C’est une pure ballade, guidée par un calme piano et un Julian féminisé à souhait. On a l’impression d’entendre un son venant du fond d’un vieux club de jazz. Même si elle ne devrait pas voir le jour en live, elle montre la volonté de changement amorcée par le groupe.

Comedown Machine est un album surprenant, de part son arrivée inattendue que par son contenu, qui se compose en bonne partie de morceaux en rupture avec le style propre qu’on a pu attaché à la bande à Casablancas. Le groupe semble avoir retrouvé une partie de son âme, laissée au placard lors de Angles. On retient l’audace du changement, qui risque d’éteindre encore un peu plus la flamme du fan de la première heure. Mais cela montre que les new-yorkais vont là où ils veulent, et qu’ils ne cherchent pas à toujours reproduire toujours la même chose. En tout cas, on hâte de voir ce que donnera Comedown Machine en live, et on est content de poursuivre l’aventure Strokes.

 

 

 7/10

  • Artiste : The Strokes
  • Album : Comedown Machine
  • Genre : Rock (New Wave)
  • Sortie : 25 Mars 2013
  • Label : RCA